Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 6)

Arrivés chez lui, nous nous sommes directement rendus dans sa chambre. Je n’avais pas trop envie de croiser ses parents, donc ce n’était pas plus mal. Dans le courant de la soirée, j’ai encore reçu un SMS de la part de C., il me disait qu’il se sentait mal, seul et triste. Qu’il avait déconné ce soir, il avait bu l’entièreté de sa réserve d’alcool, et que ça n’y changeait rien.

Pendant que je me demandais quoi lui répondre, j’ai reçu un deuxième SMS, toujours de lui. Cette fois, il me disait qu’il était désolé d’avoir envoyé le SMS précédent, que je ne devais pas me tracasser pour lui, que "ça allait aller", que je devais d’abord me concentrer sur le reconstruction de mon couple et qu’il le comprenait.

Cette fois, je ne savais vraiment plus quoi lui répondre. Il ne se doutait pas une seule seconde de ce qu’il se passait dans ma tête mais ce n’était pas plus mal. J’étais perdue, encore tellement amoureuse de J. deux jours avant, mais tellement perdue maintenant. Je m’étais sentie tellement bien, tellement belle, tellement différente dans les bras de C. et je me sentais dorénavant tellement banale, tellement "habituelle", tellement petite dans les bras de J… Était-ce normal ? Devais-je m’enfuir et suivre mon instinct ? Devais-je me battre et consacrer toute mon énergie pour tenter de sauver "mon couple" ? Devais-je ne plus y penser et laisser les choses aller ?

J’ai préféré faire comme ça. Et afin d’éviter les crises de jalousies inutiles, j’ai fait part du mal-être de C. à J. et je lui ai demandé de me donner des conseils pour lui répondre. Nous avons donc passé une bonne partie de la suite de la soirée à échanger des SMS avec C. afin d’essayer de lui remonter le moral, et c’était assez étrange comme situation.

Le lendemain matin, nous sommes descendus déjeuner "comme avant", en compagnie de ses parents. Je me sentais toujours complètement paumée, complètement noyée, submergée par les émotions mais j’avais décidé d’essayer de sauver mon couple. Parce que deux ans d’amour, ça ne s’oublie pas comme ça. On doit se battre, parce qu’on s’était promis de le faire, "quoi qu’il arrive"... Et je ne supporte pas ne pas tenir une promesse.

Cette journée-là s’est vraiment bien passée, il y avait quelques uns des membres de sa famille et l’après-midi s’est passée dans la bonne humeur et la bonne ambiance.

Lorsque tous le monde a été reparti, J. a quitté le salon avec son GSM mais je ne me tracassais pas, j’avais confiance. Malgré la rupture, je n’avais jamais cessé de lui faire confiance, parce qu’il avait été franc et honnête avec moi… C’est en tout cas ce que je pensais jusqu’à ce soir-là.

Au bout d’une vingtaine de minutes, il n’était toujours pas revenu et je ne savais même pas où il était parti. Dans un premier temps, j’ai essayé de lui téléphoner. Je me disais que ça ne servait à rien de se tracasser… et je suis tombée sur sa messagerie vocale, sans aucune tonalité d’avance. Il était donc bel et bien au téléphone avec… qui ? Je me souviens avoir senti la rage grimper en moi, de plus en plus, cette rage de jalousie était incontrôlable, il fallait que je sache.

Je suis partie voir après lui, il n’était pas loin, assis sur un rondin de bois au milieu du terrain vague à côté de chez lui. Assis sur le rondin… en conversation téléphonique…

Lorsqu’il s’est rendu compte de ma présence, j’ai juste eu le temps de l’entendre dire : "Je dois te laisser, je te recontacterai demain, bisous..." et il avait déjà raccroché.

Il avait l’air surpris de me voir là, gêné et mal à l’aise. Je me demandais pourquoi. Lorsque je lui ai demandé avec qui était-il en ligne, il est devenu très nerveux, et m’a dit que c’était son ami, R.

Je savais qu’il me mentait, tout simplement parce que je connais la relation qu’il a avec R., et ils ne terminent JAMAIS une conversation téléphonique par "Je te recontacte, bisous"

Ce "bisous" me semblait suspect et je n’ai pas pu m’empêcher de le lui faire remarquer, je savais que ce n’était pas R. au téléphone, alors j’ai insisté, avec qui parlait-il?...

Ensuite, il m’a dit que c’était S., mon sang n’a fait qu’un tour. Je n’en revenais pas, ENCORE ! ? Et en quel honneur est-ce que tu vas te cacher dans le terrain vague pour téléphoner à S. pendant plus de vingt minutes! ? Il s’est défendu en me disant qu’elle lui avait demandé pour parler et que même si nous étions à nouveau ensemble, et que nous allions rester ensemble me précisait-il, il se devait de lui donner des explications.

QUEL CULOT! ! Et jusqu’au bout en plus ! Vingt minutes au téléphone avec cette pute pour deux semaines de relations alors que tu ne me répondais même pas, à moi, après notre rupture ! Je me disais qu’il le faisait exprès, qu’il essayait peut-être de m’énerver afin que je provoque la rupture, pour avoir la conscience tranquille.

Il m’a dit qu’il n’était pas resté au téléphone avec elle pendant vingt minutes, mais pendant à peine deux ou trois minutes. Avant ça, il était bien en ligne avec R., et ensuite, avec P.

P., c’est une de mes meilleures amies, depuis longtemps, et déjà à ce moment-là. Nous étions trois couples d’amis, très proches les uns des autres, et toujours là pour se soutenir les uns et les autres.

Quand je lui ai demandé pourquoi il était resté aussi longtemps au téléphone avec P., il a baissé les yeux, comme déstabilisé et honteux, mais honteux de quoi ?

Il m’a expliqué :

- Tu te souviens, quand on a rompu toi et moi, je t’ai dis que je n’avais plus de sentiments pour toi...
- Oui, et...?
- Et je t’ai menti, ce n’était pas tout à fait vrai. J’ai toujours des sentiments pour toi et je n’en ai jamais douté, simplement, j’étais complètement perdu parce que j’avais fait quelque chose que j’ai regretté à mort la veille...
- Dis-moi...
- Je vais te blesser...
- Au point où j’en suis…

Il s’est alors lancé dans un flot d’informations, toutes plus incohérentes les unes que les autres.

- J’ai croisé S. par hasard à (... Village ...) la veille de notre rupture, et elle m’a proposé de venir chez elle. Il y avait plusieurs de ses amis qui étaient déjà là, dans la piscine et je ne voyais pas pourquoi je refuserai. Je suis donc allez chez elle avec ses amis. Et puis ils sont doucement partis jusqu’à ce qu’il ne reste plus que S. et moi.
- Et quoi?... Tu l’as sautée dans sa piscine? !

J’avais la haine, tellement la haine. Je lui avais fait confiance ! J’avais cru à ses conneries ! Je l’avais laissé profiter de moi et me détruire jusqu’au bout… Et j’avais l’impression que ça lui plaisait. Connard! !

Il essayait de se défendre, mais je ne croyais pas à son histoire d’hasard. Je savais qu’il n’avait aucune raison valable de se trouver dans ce village par hasard et je savais que cette sale blondasse ne l’inviterait pas chez elle par hasard NON PLUS ! Et puis à chaque fois qu’il a essayé de se justifier sur cinq minutes de temps, il changeait de version, il s’enfonçait, il me déchirait…

(à suivre...)

Bien à vous.

Malika