Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 5)

Et je ne suis pas tombée amoureuse, parce que mon cœur appartenait encore à J., c’est en tout cas ce que je pensais.

Le soir même, j’avais rendez-vous avec J. afin qu’on discute de nous, de ce qu’il attendait de notre relation, de ces explications quant à son soudain retour vers moi, de ce qu’il comptait dire à S. ...

Lorsque je l’ai vu, mon cœur s’est mis à battre de plus en plus fort, "comme au début", me suis-je dit. Je ne savais pas trop quoi faire, et c’était assez étrange de se retrouver à nouveau "officiellement en couple", ou presque. Je me suis laissé tomber dans ses bras. Sur le moment même, je savourais la victoire. Je voulais le récupérer, il ne m’avait pas fallu grand chose pour y arriver, mais quelle victoire agréable !

On n’a pas parlé de C., c’était un peu délicat. Ce soir-là, nous avons dormi ensemble J. et moi, chez moi. Il se comportait comme si nous n’avions jamais été séparés, comme s’il n’avait rien à se reprocher, comme s’il ne m’avait pas brisé le cœur pendant presque 3 semaines. Comme si c’était anodin. Mais non ! J’avais eu mal, il m’avait fait tomber tellement bas, il avait tellement joué de moi, et il aurait fallu que parce qu’il a claqué des doigts, on oublie tout ça ? Il aurait fallu que je me taise, et que je fasse comme si de rien n’était…

Dans un premier temps, j’ai essayé. Mais certaines pensées m’inondaient la tête. Je pensais à C., et je m’en voulais, mais c’était plus fort que moi. Je pensais à ses baisers, tellement doux et agréables. Je pensais à ses derniers mots. Et puis je chassais ces pensées de mon esprit, mais elles revenaient toujours…

Le lendemain de notre "réconciliation", j’ai obligé J. à téléphoner à S. pour la prévenir qu’on s’était remis ensemble, et qu’elle ne devait plus rien attendre de lui.

Ce jour-là, je devais travailler toute la journée (à l’époque, je travaillais dans un café de village, comme serveuse). Mon service commençait à 10h00 et se terminait vers 20h. Avec J., nous avions prévu de reprendre le train jusque chez lui après mon service afin de participer à un barbecue familial le lendemain midi.

Au cours de la journée, j’ai reçu un message plus que troublant de la part de C., il avait simplement écrit : "Je ne devrais pas, mais tu me manques :$..." Je ne sais plus exactement ce que je lui ai répondu, mais en gros, je lui ai dit que ça me touchait beaucoup, et qu’à vrai dire, je me sentais assez mal vis à vis de J., parce que je pensais beaucoup à lui depuis que j’avais quitté son kot la veille. Je lui ai rappelé à quel point je trouvais qu’il était quelqu’un d’exceptionnel, à quel point je le trouvais beau, et qu’il ne fallait pas qu’il se sous-estime. Que même si je n’avais pas à lui dire ça, j’avais passé deux soirées extraordinaires avec lui, et que je n’oublierai jamais le soutien qu’il m’avait apporté et le respect dont il avait fait preuve envers moi.

Dans le courant de l’après-midi, J. est venu me rejoindre au café, nous sommes restés une bonne heure ensemble à la terrasse, il n’y avait pas de clientèle. Au fil de la discussion, on en est venu à parler de C., il m’a fait part de sa jalousie et des questions qu’il se posait, il m’a avoué qu’il n’arrivait pas à supporter qu’un autre homme, de surcroît, C., ait pu poser ses mains sur moi. Je lui ai dit que je ne voulais pas parler de ça, que je ne lui avais pas demandé de me faire de dessin concernant son aventure avec S., et que ce qu’il s’était passé entre C. et moi ne regardait que C. et moi.

Je n’en revenais pas que ce gars qui m’avait brisé le cœur, ce gars qui m’avait balancé qu’il avait déjà quelqu’un d’autre après une semaine de rupture, ce gars qui avait joué avec moi, ce gars qui m’avait conseillé de m’amuser, ait osé me faire une crise de jalousie ! Il s’est excusé et m’a embrassé. Ça ne me plaisait plus, mais je me disais que c’était passager, que c’était lui que j’aimais. Il fallait juste que mes idées se remettent en place. J’étais paumée mais quand même heureuse de ma victoire, il allait juste falloir un peu de temps, et puis tout redeviendrait comme avant.

Ou pas. Juste après, il m’a dit qu’il voulait donner rendez-vous à C. pour qu’ils discutent un peu tous les deux. Et puis quoi encore! ? Je n’ai pas pris rendez-vous avec sa "S." moi ! Mais il lui avait déjà envoyé un SMS pour lui demander. Il ne nous restait plus qu’à attendre sa réponse. Ça ne me plaisait pas DU TOUT !

Et C. a accepté ! Bravo ! J’aurais dû y penser avant de "m’amuser" avec le cousin de la copine du cousin de J. ! Quelle idée de sortir avec une connaissance commune !

Bref, je n’avais de toute façon pas le choix, mais j’appréhendais assez ce qu’ils allaient bien pouvoir se dire. Quand J. est parti prendre le bus pour rejoindre C. en ville, j’ai profité de son temps de trajet pour envoyer un SMS à C. Je lui demandais pourquoi il avait accepté ce rendez-vous, je lui disais que ça ne me plaisait pas vraiment et que j’avais envie de savoir de quoi ils avaient l’intention de parler.

Il m’avait répondu rapidement. Il me disait qu’il ne voyait pas pourquoi il aurait dû refuser, qu’il n’avait rien à se reprocher et que je n’avais pas à me tracasser, qu’il n’avait pas l’intention de lui répondre aux questions qu’il jugerait trop "intimes."

D’une certaine manière, ça me rassurait. Je ne sais plus trop si je les ai recontacté pendant qu’ils discutaient mais je me souviens que j’ai reçu un SMS de C. environ une heure et demie après son dernier SMS. Il disait simplement : "Voilà, il vient de repartir. Tout s’est très bien passé, on n’a pas beaucoup parlé de toi en fait. ;-)" Rassurant, mais j’attendais quand même des nouvelles de J.

Elles n’ont pas tardé à arriver. Il me disait qu’il attendait le bus, que ça lui avait fait du bien, que ça l’avait rassuré de discuter avec C. et qu’il ne comptait plus me parler de tout ça. C’était déjà ça de gagné. Il est revenu au café, m’a aidé à faire la fermeture et nous sommes partis prendre le train pour aller chez lui.

(à suivre...)

Bien à vous.

Malika