Et donc j'en étais là. Paumée, fragile, brisée et rebrisée à plusieurs reprises, déjà, dans ma courte vie...
En première rénovée, j'avais surtout une bonne copine. On était dans la même classe et elle était gentille avec moi. Les autres me supportaient. Quand il fallait... J'étais la bête noire. La fragile, la blessée tellement facile à briser encore. À la maison, enfin, aux maisons, j'étais tout autant fragile.
Chez Papa, le tyran m'effrayait. Je ne savais jamais comment me comporter. Elle était parfois tellement gentille et parfois tellement abominable ! Elle m'a (...)
Maman. Ça me bousille !
Ma marraine m'a appelée ce soir et m'a demandé si j'avais des nouvelles de ma mère... Cela fait deux jours qu'elle n'est pas venue travailler et qu'elle ne donne plus de signe de vie.
Elle travaille en tant que "Technicienne de surface" (quel bel euphémisme !) dans un home pour personnes âgées. Home dans lequel est placée ma grand-mère.
Non, je n'ai pas eu de nouvelles. Mais c'est normal, on n'a pas cette relation fusionelle "Mère-Fille" qui s'appellent 3 fois par semaine voire 3 fois par jour. On s'appelle quand on veut se voir... Toutes les deux semaines. (...)
Plus j'écris, plus je réalise, plus je prend conscience, plus c'est lourd... Pourtant, l'écriture devrait être un exutoire... Elle devrait me décharger de ce poids, de cette tension, de cette bombe en moi... Mais ça ne marche plus... Ça ne marche plus et le compte à rebours ne ralentit plus. Il ne s'arrête plus. Il s'égrène... Sans avoir de délai précis. J'ai juste conscience que ma bombe prend toujours plus d'ampleur, plus d'allure, plus de charge...
Heureusement que j'ai "deux poids deux mesures"... Heureusement que l'équilibre de MA vie à moi, celle que je choisis et que je (...)
J'ai déjà écrit ce chapitre... Il y a quelques jours... Mais une mauvaise manipulations l'a effacé... C'est dans ces moments que je regrette un peu le journal en papier...
Mon adolescence avançait... En silence. Le silence en moi. Le silence chez moi. Chezs moi...
Chez Maman, j'allais parfois - souvent - au café avec elle. Elle nous y emmenait... Peut-être pour avoir la bonne conscience de ne pas nous laisser seuls à la maison...
Je me souviens qu'à cette époque où on se découvre, où on grandit encore, sans l'accepter, je m'y plaisais, dans ces cafés... Je me souviens même (...)
C'était nul, nul, nul ! C'est ce que je pense aujourd'hui, en tout cas... "Je t'aime"... C'est, à peu de chose près, les premiers mots qu'il m'adressait ! Il m'a raccompagnée chez moi. On se voyait le matin, il venait souvent avec Ju. jusqu'à l'arrêt de bus pour me voir un peu le matin. Au départ, mon cœur palpitait lorsque je le voyais. Je pensais être amoureuse... En réalité, je grandissais... J'apprenais la relation. Je ne pense pas avoir été réellement amoureuse de lui. J'ai été amoureuse de l'idée d'être amoureuse. De l'idée d'être aimée... Mais pas de ce garçon... (...)
Je vous en parle depuis un moment. Depuis le début, en fait... Le psy. Parler. En face à face. Tout raconter, tout crier, tout pleurer... Je suis à deux doigts. À deux pas...
J'ai contacter mon médecin (celui-là même qui avait été un demi-psy juste avant ma grossesse...) et lui ai demandé de me donner un nom de psy parce que je ne savais pas vers qui me tourner.
Il m'a répondu. J'ai le nom. J'ai le téléphone. J'ai le mail... Il ne me manque plus qu'une toute petite dose de courage, et j'y serai, je passerai ce cap...
Bien à Vous.
Malika (...)
Ça y est ! Je l'ai fait... J'ai pris mon courage à deux mains, et j'ai contacté cette psy. Par e-mail. Vous pensez bien, il a fallut que j'écrive.
Elle m'a répondu... Elle m'a fixé une date de premier rendez-vous.
Je ne peux plus reculer...
Bien à Vous.
Malika (...)
Maintenant que c'est fait, que la "machine" est en route, je me sens noyée par une foule d'émotions... C'est pire encore...
L'angoisse. L'angoisse de comment cela va se passer. Que dire à CE premier rendez-vous. Je ne sais pas par où commencer... "Bonjour Docteur, je suis rongée de l'intérieur par tellement de choses que je ne sais plus dire, moi-même ce qui ne va pas..."
Le stress. Le stress d'affronter cette peur là. Celle de m'ouvrir et de raconter tout de moi à une parfaite inconnue. Le stress de savoir qu'elle plantera rapidement un grand miroir psychologique devant moi dans (...)
Je me sens mieux... Doucement, les douleurs reprennent leur place en toile de fond et me laissent penser que ça va un peu mieux. Le week end prochain, je vais voir la psy. Je pense que je me contenterai d'une fois par mois. Je n'ai pas les moyens d'y aller plus souvent... Je verrai bien ce qu'elle me dit, aussi...
La vie est rude. C'est difficile de construire une vie en partant de rien, à notre époque. E. et moi travaillons tous les 2. Tous les deux à temps plein. Lui a un bon salaire, moi j'ai un salaire de misère... Mais on a tous les deux une rentrée d'argent. Et on galère !! Tous (...)