Écrire un journal, c’est d’abord s’ouvrir à soi-même, se permettre de se comprendre soi-même…
C’est mon histoire. Ni plus, ni moins. Mes peurs, mes espoirs, mes démons, ma toile de fond de souffrance. C’est mes secrets. C’est mon esprit. Mon intimité… Mes silences, qui dans l’écrit, en disent long. Mon exutoire. Le jardin de mon âme…
Il était en moi depuis 17 semaines, la dernière fois... il vit maintenant depuis 25 semaines.
Comme sa sœur l'avait fait 10 - presque 11 - ans avant, il a forcément chamboulé ma vie.
Il est l'autre accomplissement de notre amour. Il est venu merveilleusement complèter le tableau de notre histoire. Il ressemble très fort à sa grande sœur, et est tellement différent à la fois. Il nous comble, tous les trois.
Il la regarde d'une façon tellement spéciale... je vois se créer entre eux un lien que rien n'égale. Et j'adore ça.
Il est là, si petit et déjà si grand. Je me nourris de (...)
J'ai rendu la vie à ce journal naïvement en février 2022.
En février 2023, je donnerai la vie à nouveau. Pour la deuxième fois de la mienne. 10 ans, presque 11 ans après la première fois.
Ça me fait sourire. Je suis apaisée et effrayée à la fois. Mais je suis surtout heureuse.
Écrire ici me manque parfois, mais je n'y arrive plus vraiment... plus avec cette folle intensité qui m'a habitée durant les premières années...
Je repasse souvent. Je me connecte. Je virevolte. Et puis je m'en vais comme je suis venue, je m'envole.
Peut-être que ça reviendra, un jour...
Bien à Vous. (...)
S'il y a un sujet que je veux réaborder, c'est bien mon E... 13 ans. Et tout est toujours comme aux premiers instants. Il y a ce truc en moi, à l'intérieur de mon ventre, de ma poitrine, puis de tout mon corps, qui vibre, qui scintille, même, qui s'éternise en frissons délicieux dès qu'il m'approche, qu'il me frôle, qu'il m'enlace ou qu'il m'embrasse... dès qu'il me sourit ou que résonne le son de sa voix... chaque "Je t'aime" - et Dieu sait qu'ils sont nombreux - est une nouvelle promesse d'éternité...
Notre Père a le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des (...)
Je reviens comme ça, brutale, 3 ans, presque 4 ans après... 4 ans de silence. Je suis revenue parfois. Vite fait. J'ai parcouru vos titres. Parfois, j'ai cliqué sur l'un ou l'autre et j'ai parcouru vos mots. Vite fait. Ou plus lentement parfois. Mais ça, c'est la force des mots.
Je suis toujours revenue en "navigation privée". J'ai l'impression que ça me protège. Je ne sais pas de quoi. J'ai trop confié ici. Et je ne veux ni le perdre, ni le reprendre. Ni l'exposer "ici", IRL... Je veux dire... à chaque fois que j'envisage de conserver tout ça ailleurs qu'ici, sur ce site, en (...)
Je viens de relire quelques trucs... les derniers trucs sur mon père laissés ici... voilà le vrai dernier... écrit en décembre 2021.
Je ne sais pas...
C'était tellement con, mais la seule chose que je peux te jurer, c'est qu'envers et contre tout, je t'aurai aimé.
T'as choisi l'absence et le silence, moi j'opte pour la résilience.
Je vais garder le meilleur de mon enfance et me délester de tes ignorances.
Je vais t'aimer comme je t'aimais dans ces bulles de souvenirs aux couleurs à peine altérées par le temps.
Je vais t'aimer sans souffrir comme on aime quand on est un enfant.
Je (...)
3 ans. J'avais envie de revenir sans trop en dire. Aurez-vous l'envie, le courage de tout relire ? Ce journal est dingue. Ce journal est moi. Peut-être que dès demain, je le remettrai hors ligne. Je ne sais toujours pas.
Bien à Vous.
Malika (...)
C'est son plus lourd reproche. Le plus lourd parce qu'il est sombre, il me donne une image de moi que je n'aime pas, que je ne veux pas être. Il n'a pas pu me l'expliquer, mais comme c'est sa voix à lui qui me l'a envoyé, celle que j'entends encore résonner tous les jours, celle de cet homme censé dépasser tous les hommes, je ne cesse d'être dans le doute, de m'interroger, de "culpabiliser", presque. J'ai le sentiment que chaque expression en "je" un peu trop prononcée, chaque partage de ma vie, de mon parcours un peu trop enthousiaste ne sont que des preuves supplémentaires de ma (...)
Voilà. Juste ça. Demain, c'est le dernier ! Dernier examen !
SI j'ai bien géré, me voilà donc (presque) libre et (presque) diplômée !
Restera le TFE, mais si ce n'est que ça...
Bien à Vous.
Malika (...)
Je ne fermerai pas les autres journaux, mais je voulais rouvrir celui-ci. Il est la base. Il est qui je suis vraiment. Il est Malika.
Je ne sais pas si je récrirai plus ici que sur l'autre journal, mais j'avais envie, besoin de rouvrir la porte.
Bien à Vous.
Malika (...)
Hier soir, E. m'a mis une claque, une gifle énorme juste en me balançant une petite phrase à un moment précis.
On faisait l'amour... La réalité - j'insère cette information ici parce qu'elle est nécessaire pour comprendre le reste - c'est que ces derniers jours, j'ai particulièrement pensé à Voussavezqui. Et donc, nous étions en train de faire l'amour, c'était un beau moment, je le vivais intensément, mais j'avoue que par instant, l'image de Voussavezqui venait parasiter mon plaisir. Alors je regardais mon E. dans les yeux, mais lorsque je fermais les yeux, lorsque le plaisir (...)
Je crois que c'est la première fois. J'étais devenue le Phoenix un temps, mais je n'avais pas fermé Malika Intimity pour autant... En fait, c'est né d'un délire... Débile, mais débile ! Narcissique et prétentieux au possible, en plus... Mais dans ma tête, ça a un peu fait "l'effet papillon".
Je me suis dit : "Et si quelqu'un voulait publier mon histoire ?" Bien sûr, je refuserais. Je refuserais parce que je ne voudrais pas blesser les gens que j'aime, qu'il y a Voussavezqui, que celle que je suis IRL ne s'appelle pas Malika, que je ne voudrais pas publier tout ça sous le nom de (...)
Je n'ai toujours pas grand chose à dire, pour le moment... Ma vie suit son cours, les études, le train train...
J'ai fait mes stages, c'était génial, enrichissant à souhait et cela a largement confirmé mon choix de carrière !
Il y a toujours mon père... Mais je passe au-dessus... Je n'ai pas le choix... Je me sens plus légère... J'ai compris qu'il n'y avait rien à faire... Qu'entre ses erreurs et les miennes, entre ses non-dits et les miens, il n'y avait pas grand chose à faire... Je me demande si j'ai seulement encore envie que quelque chose reste à faire...
Il y a toujours... (...)
Pour la première fois de ma vie, je n'ai pas souhaité bon anniversaire à mon père... C'est con, mais ça me déchire le coeur. Je me suis demandé s'il avait espéré, attendu quelque chose de ma part... Je ne pense pas, en fait... Je crois qu'il s'en fout... Mais moi, j'ai mal...
J'aurais voulu que tout soit différent... Et, vous voyez, je pensais écrire une tartine de dingue, mais la vérité, c'est que je ne trouve plus les mots... Je ne trouve plus ses mots. L'absence et le silence les dévorent... (...)
Lundi, tu auras 52 ans... Je devrais m'en foutre. Je devrais ne pas y penser. Je devrais fermer le tiroir à double tours, dans ma tête. Je devrais.
Et pourtant, j'ai mal à en crever. Je revis des souvenirs, sans cesse. Je revis mes torts, je cherche des raisons de culpabiliser. Je sais que ce n'est pas la solution, je crains qu'il n'y ait pas de solution autre que le tiroir fermé. Et pourtant, au-delà de moi, au-delà de ma volonté, je ne peux pas juste "oublier". C'est comme pour ces souvenirs d'enfance que tu me disais d'effacer. Je ne peux pas, ça ne fonctionne pas comme ça chez (...)
Ca fera bien vite deux ans qu'E. m'a avoué avoir lu ce journal. Souvent, je me demande s'il passe encore. Je me demande si ce coin d'intimité auquel je tiens tellement reste vierge ou s'il revient, s'il relit. Souvent, ça me bloque. Mais je ne peux me passer ni de ce site, ni de cette identité qu'est celle de Malika. J'avais créé ce deuxième journal, j'étais devenue Le Phoenix le temps de quelques mois, mais ce n'était pas pareil. Malika a toute son importance. J'ai l'impression de tenir un discours de schizophrène, mais ce n'est pas tout à fait ça. Simplement, ce pseudo a une (...)
Hier, le petit demi frère m'a envoyé un SMS : "Coucou Mali, est-ce que tu voudrais bien m'envoyer le numéro de papa, s'il te plait ?"
"Papa". Il a écrit ce mot comme s'il avait vraiment un sens pour lui. J'ai lu ce mot et dans ma tête, malgré moi, j'ai entendu : "Papa... Qui ? Non, Petit Demi Frère, non, ne me demande pas ça !"...
Je lui ai renvoyé un SMS pour lui demander si je pouvais l'appeler. Pour deux raisons, la première, évidente : je n'avais pas envie de débattre de ce sujet fragile par SMS. La deuxième : je voulais être sûre que la demande émanait bien de lui.
Il (...)
Ça fait deux jours, l'incompréhension, la peur et la haine sont partout. Partout. Les regards des gens ne sont plus les mêmes, leurs postures, leurs démarches, plus rien n'est pareil. Plus rien ne sera jamais plus pareil.
Alors bien sûr, il y a le reste du monde. Bien sûr il y a eu Paris. Bien sûr, ce genre d'attaque se produit tout le temps, partout. Bien sûr. Mais la réalité de ce que ça représente s'impose aux yeux, aux cœurs, aux âmes des belges. La guerre est là. Septante ans de répit, c'est beaucoup et si peu à la fois.
La nature humaine est ce qu'elle est. Les Hommes (...)
1h16. Je devrais dormir. Je devrais fermer les yeux, m'apaiser et dormir... Mais de drôles d'échos retentissent sans cesse dans ma tête. Des échos que je n'ai pas entendus, pas vécus, et pourtant... L'écho de la peur, l'écho de la haine, l'écho des larmes, l'écho des cris, l'échos du silence, aussi... Les échos d'aujourd'hui, les échos qui ont fait trembler mon pays... L'écho de la tristesse, l'écho des généralités, des amalgames, du racisme...
La peur. La peur d'aujourd'hui, la peur de demain... Mais la peur d'hier, aussi. Parce que tout vient d'hier... Tout vient de loin... (...)
Chaque année, on vit tous CETTE journée sans forcément en prendre conscience... Cette première vraie journée de fin d'hiver durant laquelle on se surprend à mettre le nez dehors sans sa veste en appréciant la caresse du soleil... Bien sûr, il suffit d'un seul petit nuage ombrageant pour nous rappeler que non, l'hiver n'est pas encore tout à fait derrière nous... Cette journée chaleureuse, cette journée où tout tend à nous faire sourire, où les oiseaux semblent reprendre leurs quartiers dans le ciel de nos villes, où les joggers se pressent dans les rues, débarrassés de leur (...)
Tout me rappelle que tu n'es plus là, dans ma vie. Que tu me renies. Que tu renies ta petite fille. Tout me rappelle que je n'ai plus qu'à attendre ton vrai départ et à le redouter.
Pourquoi es-tu si con ? Pourquoi ? Pourquoi fermes-tu cette porte ? Pourquoi ?
Tu me sais fragile, tu me sais attachée aux liens familiaux, aux liens proches, en tous cas...
Pourquoi ?
Je joue bien la carte de celle qui s'en fout, c'est facile de jouer...
Mais en vrai, je suis déchirée... En vrai, j'y pense tout le temps... En vrai, la résonance du mot "papa" est à chaque fois un coup de poignard... (...)