Malika Intimity...

Nouveau départ...

Ça s’est passé très vite… Sur un coup de tête. On a repéré cette maison un peu par hasard alors qu’on cherchait plutôt un bien à acheter. Mais les temps sont durs. Et le temps passant, ce magnifique appartement et son unique chambre devenait vraiment limite pour nous trois. Et puis il était cher. Et puis il n’avait pas de jardin. Et puis les voisins du haut ne supportaient plus entendre notre fille pleurer le soir. Que fallait il faire ? Céder aux caprices pour le bien de Môssieur et Maaadame du premier ? Égorger l’enfant pour soulager leur rage ? Non, déménager, voilà ce qu’il fallait faire. Rapidement, trouver une solution temporaire. Et c’est là que j’ai vu cette coquette petite maison. Petite, mais moins chère. Maison et pas appart. Jardin. Deux chambres.

On a visité. Elle nous a plut. On a déposé notre candidature. On a été sélectionné. C’était début février. On est dedans. Depuis samedi.

C’est étrange, un déménagement. J’en ai pourtant vécu quelques uns au cours de ma vie… Comptons… De la maison où je suis née, à la maison qu’ils ont achetée, au café, à l’appartement de Maman, à l’appartement de Papa, à l’autre appartement de Papa, à la maison de Maman, à la maison de Papa, à la maison de Marraine, à l’autre maison de Marraine, au kot de E., à NOTRE appartement et aujourd’hui, à notre maison… 13eme fois… Mais cette fois est particulièrement étrange. Ce n’est plus le déménagement de mes parents, ni les déménagements de l’un d’entre eux, ni mon envol, ni mon emménagement. Non, cette fois, c’est MON déménagement.

5 ans, presque, passés dans cet appart. Depuis qu’on a reçu la réponse positive de l’agençe pour la maison, j’ai une chanson de Patrick Bruel continuellement en tête : "Dans cet appart… On s’est aimés… Maintenant qu’il faut qu’je (je pense plus "on", en fait...) parte… J’commence à m’en rappeler..." Vider cet appart et fermer pour la dernière fois la porte, ça m’a fait quelque chose. Fermer la porte sur la fausse couche, sur les mauvais pas, sur les larmes, sur la douleur de l’accident de Papa. Fermer la porte aussi sur les fous rires, sur les soirées interminables à refaire le monde, sur nos instants d’intimité, sur mon tout premier "Chez Moi". Fermer la porte sur l’endroit qui a vu naître et s’épanouir les plus beaux amours de ma vie.

J’ai pas versé de larme, mais j’aurai pu… Et donc voilà, j’ai un nouveau chez moi dans lequel je dois encore prendre mes marques. On a un nouveau cocon plus confortable pour vivre à trois. Notre chemin continue…

Bien à Vous.

Malika