Malika Intimity...

L'Adolescente... (Chapitre 21)

J’avais un petit copain. Un vrai petit copain avec un vrai début d’histoire, une vraie attirance, une vraie fierté et de vraies baisers. J’avais grandi en un seul baiser. On s’envoyait des sms, on se téléphonait, on se cherchait. Il y avait même la naissance d’un désir bien que j’étais toujours complètement tétanisée par la peur des hommes et de leur désir.

GB commençait à n’être plus qu’un vieux fantasme refoulé, bien que j’avais toujours ces petites palpitations en le croisant. Je tombais amoureuse pour du vrai. Je me sentais belle dans les yeux d’un garçon pour la première fois.

Je me souviens d’un jour, après 2 semaines de relation à peu près, alors que notre relation se limitait à se voir avant l’école, pendant les temps de pause et après l’école, où il m’a dit : "Personne ne m’aime !" J’ai répondu : "Mais si ! Pourquoi tu dis ça ?" "Parce que personne ne m’aime !!" J’avais bien compris ce qu’il attendait. Alors je l’ai dit. Dans le creux de son oreille, sur un ton de voix timide et tremblant : "Moi, je t’aime !" Je me souviens de l’étreinte. Je me souviens de l’émotion. Je me souviens de l’impression de commencer quelque chose de sérieux. Je me souviens aussi de la crainte face au mot "sérieux".

Sérieux, ça veut dire des tas de choses. Ça veut dire engagement. Ça veut dire fidélité. Ça veut dire relation physique. Ça veut aussi dire présentation (ou confrontation ?). Ça veut dire assumer sa famille. Refouler sa honte et espérer de toute son âme que tout paraisse normal. Sérieux, c’était un énorme pas en avant.

Rien de tout cela ne s’est passé. Rien du tout. Une ou deux semaines après, encore, les filles du fond de ma classe (les pétasses que je ne pouvais pas voir en peinture, et je peux vous dire qu’elles l’étaient, en peinture ! Elles se transformaient chaque matin en Picasso et Van Gogh à coup de fond de teint et de correcteur anti cernes qu’elles n’avaient pas encore...) ont commencé à chuchoter lorsque je passais dans le couloir, à me catégoriser de "cocue". A le crier en cours, à me lancer des avions de papier sur lesquelles ces 5 lettres étaient inscrites. COCUE.

Je ne voulais pas y croire. Il représentait tellement plus que tout mes précédents "petits copains" réunis. Je voulais l’affronter, moi, le "sérieux" ! Alors je n’y ai pas cru mais elles insistaient. L’une d’elle a fini par me prendre à part, par me dire qu’elles ne me disaient pas ça par moquerie quelconque, que c’était la vérité vraie. Que chaque matin, avant de me rejoindre, il était dans les bras d’une autre devant la gare, qu’elle ne souhaitait ça à personne, mais que c’était vrai de vrai.

J’en ai parlé. À lui, à mes copines. Il m’a dit que c’était absurde, elles m’ont dit de lui faire confiance… Mais la distance a immédiatement suivi. Plus de sms, plus d’appels, à peine de temps passé ensemble. Il m’évitait. J’étais triste. Heureusement pas encore assez amoureuse que pour ressentir cette douleur incomparable qui peut irradier les cœurs brisés. Juste triste et déçue. Il m’a dit qu’il valait mieux qu’on en reste là par sms, il a prétendu qu’il avait mal prit que je croie ces filles. Je suis sûre qu’elles avaient raison.

On s’est dit qu’on allait rester ami. Le lendemain, il est arrivé et a dit bonjour à tous le monde, sauf à moi. On ne s’est plus jamais adressé la parole depuis ce jour là. Plus jamais !

Ma vie de célibataire a repris son cours, mais je rêvais d’amour. Je rêvais de bras protecteur. Je rêvais du "bon".

La semaine où j’étais chez Papa, qui venait tout juste de rencontrer une femme (qui est toujours sa femme actuellement), il me déposait le matin dans le village de ma marraine. Je prenais le même bus que mes cousines et on est vite devenu un petit groupe avec d’autres jeunes du village à sympathiser et à se rejoindre tous les matins. Il y avait TB.

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika