Ce qui me rend dingue. Ce qui m’obsède. Ce qui rend ce souvenir si vivace.
C’est l’image. Son image.
L’avoir revu. Même si brièvement. Même juste de profil. Même dans un flot de circulation et de circonstances qui a figé l’image dans un flou envoûtant.
Je connais ses traits. Je m’en rappelle. Et pourtant, cette image surplombe tout le reste. Cet instant. Cette succession d’instants.
La plaque. Je la vois. Je ne suis pas sûre. J’hallucine. La couleur de la voiture. Cette couleur si "particulière". La voiture. Sa voiture. Sa plaque. Lui. Lui. Lui. Six ans. Pas d’au revoir. Et aujourd’hui, sur ce trottoir, au milieu de toutes ces vies agitées par l’heure de pointe, pas de regard.
Je me demande s’il m’a vue. Avant que je ne le vois. Ca m’étonnerais. Six ans, c’est long.
J’ai changé, tant de corps que d’allure.
Je suis perplexe. J’y pense. Mais pas avec l’envie folle de le revoir. Je ne saurais même pas vraiment exprimer mon ressenti.
Je pourrais avoir envie de provoquer le destin.
Je pourrais faire comme si je ne savais pas (Parce que je n’ai "aucune" raison de savoir) qu’il allait passer l’année à venir dans ce bâtiment auquel j’ai un accès privilegié. C’est délicat à expliquer, j’ai appris son "emploi du temps" pour l’année à venir via sa page FB.
Et cet "emploi du temps" se passe dans l’entreprise où bosse quelqu’un qui est relativement proche de moi.
Je pourrais aller dîner avec ce "quelqu’un". Les gens de l’extérieur ont le droit de manger sur place. Ça voudrait dire que les "chances" de se retrouver confronter, dans la même pièce seraient énormes. Et que se passerait-il ? Il me fuirait du regard ? Il irait manger à l’extérieur en m’apercevant ? Il se dirigerait d’un pas franc vers moi ? Léger ? Sans ambiguïté ? Sans souvenir ? Sans pincement au cœur ? Ou bien il serait tout autant troublé que moi, il en perdrait ses moyens ?

MALIKA !!!! ! O S E F !!!! OK ? !

Bien à Vous.

Malika