Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 27)

Il s’est garé derrière l’immeuble de son appartement. Nous n’avions encore échangé aucun mot depuis notre départ. Je priais secrètement pour que la pluie se déchaîne afin de me permettre de lui offrir ce cadeau avec la mise en scène que j’avais imaginée. Nous sommes descendus de la voiture.

Il se dirigeait déjà vers la porte arrière de l’immeuble qui donnait sur les sous-sols alors que je fermais seulement la portière du côté passager. J’ai crié son nom. Il s’est retourné, intrigué. Je lui ai demandé de revenir près de moi, ce qu’il a fait.

Nous étions là, sous la pluie qui tombait de plus en plus fort. Merci d’avoir tenu compte de mes prières, pensais-je sans trop savoir à qui je m’adressais vraiment. Il me regardait d’un air interrogatif. J’aimais ça. Cette petite lueur de curiosité qui brillait dans ses yeux. J’aurai pu attendre là pendant des heures, juste pour pouvoir partager l’instant avec lui. Le partager plus fort. Le partager longtemps.

Son regard devenait de plus en plus insistant et il a fini par me demandé ce que j’attendais au juste, là, sous la pluie. Je lui ai souri et lui ai répondu : "Toi!" Deuxième degré d’interrogation dans ses yeux. Il me faisait craquer ! J’ai souri de plus belle et ai sorti le cadeau de mon sac. À son tour, il a souri.

Il m’a demandé ce que c’était, je lui ai répondu d’ouvrir et de découvrir. Je me souviens encore parfaitement de la résonnance de son rire lorsqu’il s’est rendu compte de ce que c’était. Il s’est approché de moi et m’a serrée tout contre lui en me murmurant des "Je t’aime" et des "Merci". J’étais au paradis. Je l’aimais.

Le lendemain, je travaillais toute la journée. Nous sommes remontés et nous nous sommes couchés.

Pendant la journée du lendemain, j’ai ressentis beaucoup de remords et de honte vis à vis de C. J’avais menti sur ce qu’il s’était réellement passé entre nous. Et, bien que cette histoire ne concerne pas vraiment T. puisque je ne le connaissais pas encore à cette époque, je m’en voulais énormément de ce mensonge.

J’ai donc décidé de lui envoyer un SMS pour lui dire toute la vérité. Je lui ai dit que j’avais quelque chose d’important à lui dire par rapport au SMS reçu la veille au soir. Il m’a simplement répondu qu’on pouvait en discuter si je le voulais. Je me suis lancée.

Je lui ai dit qu’on avait passés quelques nuits ensemble. Quelques nuits sur une période de trois semaines. Et que, bien sûr, contrairement à ce que j’avais prétendu lors de notre premier rendez-vous et encore la veille au soir, on n’avait pas "juste" dormis l’un contre l’autre. Que, bien sûr, il s’était passé plus que ça, mais qu’il n’avait jamais été question d’amour, de couple ou de quoi que ce soit d’autre. On s’est juste réfugiés dans les bras l’un de l’autre, avec tout ce que ça peut impliquer sur le moment.

J’avais peur de sa réaction, mais tant pis, j’ai appuyé sur "Envoyer le SMS". Mieux valait être honnête au risque de légèrement le décevoir maintenant que de mentir au risque d’énormément le décevoir dans le futur. Il m’a simplement répondu : "Je m’en doutais depuis le début… Mais pourquoi as-tu menti?"

Parce que j’avais honte de moi. Honte de ce comportement. Honte de m’être donnée à ce mec qui n’attendait rien de plus de moi. Honte d’avoir cru à plus et honte de m’être trompée. Honte de lui avoir menti pour me protéger, mais qu’aurait-il pensé de moi si, lors de notre premier rendez-vous, je lui avais dit qu’avant de le rencontrer, j’avais des relations avec un homme dont je savais pertinemment bien qu’il ne voulait pas de moi à part entière ?

Il m’a répondu que je n’avais pas à en avoir honte. Que mon passé était là et qu’il en était bien conscient mais qu’il ne fallait pas qu’on se mente. Que j’avais sans doute été trop naïve vis à vis de ce gars, mais qu’il fallait que je le remette à sa place et que je lui fasse comprendre que je ne voulais plus qu’il tente de s’immiscer dans ma vie "sentimentale".

Je lui ai répondu que j’étais désolée, mille fois désolée, mais qu’après lui avoir menti la première fois, je ne savais pas trop comment revenir sur mes paroles, mais qu’il ne devait plus se tracasser et que j’allais tout de suite envoyer un SMS à C.

Chose que j’ai faite : "Salut ! J’ai bien reçu ton SMS hier soir et je voudrais t’en parler. Tu sais que je suis en couple. Tu sais que tout se passe pour le mieux. Tu sais que j’avance dans ma vie sentimentale et que ça me plait. Et tu sais aussi que j’étais prête à t’ouvrir la porte de cette vie il y a à peine un mois, mais TU as catégoriquement reculé. Tout ça pour dire que je ne veux plus recevoir de SMS de ta part tel que celui d’hier soir. Je suis désolée, mais je veux vivre pour le couple que je construis. J’espère que tu vas bien. Prends soin de toi, à bientôt."

Sa réponse n’a pas tardé et m’a glacée sur place : "Ok… Dans ce cas, ne m’adresse plus jamais la parole. Bonne vie!" Je savais d’avance qu’il le prendrait sans doute mal et dans le fond, je n’avais pas eu envie de lui envoyer ce message. Je n’avais pas eu envie de le repousser aussi loin, aussi fort, mais parfois, il faut pouvoir fixer ses priorités et la mienne à cette époque, c’était de me reconstruire, quel qu’en soit le prix.

J’ai transféré le message que je lui avais envoyé et sa réponse à T. en lui disant que j’en restais là et que le problème était réglé, vu sa réaction. Mais je n’en suis pas resté là. Il fallait que je comprenne sa réaction et, qu’à son tour, il comprenne mon intention.

Je lui ai répondu : "Tu n’es pas obligé de prendre les choses aussi mal. Je te demande simplement de ne plus m’envoyer de SMS insinuant quoi que ce soit d’ambigu parce qu’il n’est plus question de laisser de l’ambigüité s’installer entre nous. J’avoue que je ne comprends pas trop ta réaction..."

Sur l’entre fait, T. m’a envoyé un SMS pour commenter la réponse de C. : "Vu comment il te répond, il ne faut pas chercher loin. Le mec, il n’a qu’une idée en tête. Pas besoin de te faire un dessin. Ca me rassure que tu aies mis un terme à ses tentatives d’approche."

J’ai simplement répondu qu’au moins, maintenant, les choses étaient claires entre nous et que, vu sa réponse, je ne risquais plus d’avoir de ses nouvelles.

Il suffisait de le dire pour recevoir une réponse de C. : "Il n’y a rien à comprendre ! J’ai quitté une soirée bien arrosée bien avant la fin parce que tu avais tué une bouteille de Whisky et que tu me demandais d’être là pour toi ! Je suis venu te rechercher près de chez J., je t’ai écoutée, je t’ai conseillée… Et tu m’envoies chier ! Ne m’adresse plus jamais la parole ! BONNE VIE!"

... Sa réponse me faisait mal, parce qu’il n’avait pas tord, mais dans l’immédiat, je ne pouvais pas me permettre de tenter de me justifier. Je lui ai donc répondu : "Bonne vie à toi aussi ! Sois heureux, C. ! Tu le mérites, vraiment, ne te sous-estime pas ;-)"

Plus de réponse…

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika