Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 20)

J’ai vu son statut passer de "Inactif" à "En ligne" à peu près vingt minutes après être rentrée chez moi. Je n’ai pas osé entamer la conversation, cette soirée avait été très spéciale, très émotive.

Il est directement venu me parler. Il m’a dit qu’il avait passé une soirée magique et agréable au côté d’une personne tout aussi magique et agréable et qu’il n’était absolument pas déçu de s’être jeté à l’eau.

Je lui ai répondu que je n’étais, moi non plus, pas déçue d’avoir pris ce risque dont il m’avait parlé dès son premier message sur Netlog. Et là, il m’a dit ce que j’espérais. Il m’a parlé de CET instant magique. Il l’avait vécu avec moi, tout comme moi. "Sous ce parapluie, il s’est passé un truc très fort… Je ne sais pas ce que tu en penses..." Voilà ce qu’il m’a dit. Ce que je pensais. Ce que je voulais. Je lui ai dit que je pensais pareil. Que je ne savais pas trop que dire de tout ça mais que j’avais également ressenti un truc très fort. Quelque chose de neuf. Quelque chose qui aurait pu être effrayant, mais je n’avais pas peur.

On a discuté de ça pendant un long moment encore. Il m’a dit qu’il trouvait ça dommage que je parte en vacances dans seulement quelques jours. Qu’il avait envie de me revoir. D’apprendre à me connaître encore et encore. Il me touchait. Il me plaisait. Encore et encore.

Finalement, je suis allée me coucher sur un petit nuage de nouveauté et de légèreté. Je me sentais amoureuse. À nouveau. À tel point que j’en suis venue à me demander ce que voulait vraiment dire "être amoureuse". Peut-on aimer deux personnes à la même échelle ? Du même amour ?

Je ne pense pas. Je pense qu’on aime quelqu’un pour telle ou telle raison. Je pense que plus on apprend à connaître une personne, plus l’amour qu’on éprouve pour elle évolue. On aime jamais deux fois pareilles. On n’aime pas l’un plus qu’un autre. On l’aime différemment. Peut-être de manière plus intense, mais pas juste "Plus".

Le lendemain matin, dès 7h00, je recevais son premier SMS. Il me disait qu’il était toujours sur un nuage. Toujours troublé par L’instant sous le parapluie. Toujours ému par mes yeux. Toujours envieux de me revoir.

Je lui ai répondu que j’étais toujours toute pareille et que j’étais toujours toute disposée à le revoir. J’étais libre le soir même s’il voulait… Et il voulait.

Toute cette journée, on s’est envoyés des SMS. On se disait que même si ça pouvait être effrayant, on se manquait. Qu’on se sentait bien l’un près de l’autre. Je lui ai avoué que j’avais eu envie de me serrer contre lui la veille, à L’instant. Il m’a dit qu’il avait eu la même envie, mais que c’aurait été un peu précipité. Je lui ai répondu "Peut-être..."

Je ne me suis jamais demandé si une relation était ou non "trop précipitée". Qu’est ce que ça veut dire au juste ? "Trop précipité" ? Je pense que c’est à l’instinct que ces choses là se jaugent. Je fonctionne à l’instinct. Depuis J., j’ai toujours plus ou moins fonctionné à l’instinct (plus ou moins parce que je réfléchis quand même un minimum), Avec C., c’était de l’instinct et de l’envie. Pas de pudeur, pas de retenue, pas de barrière de bonne conduite. Ma bonne conduite, c’est moi qui la conduit !

Nous nous sommes finalement fixés rendez-vous à 22h00 (il finissait le travail à 21h00) devant chez moi. J’appréhendais assez. Comment lui dire bonjour. Ce n’est pas comme si on s’était juste fait du charme. Non, on s’était clairement fait comprendre l’attirance, bien plus que physique, que l’on ressentait l’un pour l’autre.

L’instinct… Juste l’instinct. Lorsque j’ai reconnu le moteur de sa voiture en bas de ma fenêtre, j’ai souri. J’ai attrapé mon sac, enfilé mes chaussures et je suis sortie pour le rejoindre.

En posant ma main sur la portière, je sentais mon cœur éclater dans ma poitrine. Zen… Respire. J’ai enclenché l’ouverture, senti la portière s’ouvrir, tiré un peu vers moi. Zen… Respire.

J’ai arrêté de réfléchir et me suis assise sur le siège passager sans le regarder. Pas encore. J’ai mis mon sac à mes pieds. J’ai refermé la porte et me suis retournée. Vers lui. Une fraction de seconde et j’avais mes yeux dans l’angle des siens. Les siens. Tellement bleus. Tellement beaux. Tellement parlant. Une deuxième fraction de seconde. On s’est avancés. Légèrement. Tout doucement. La bise ? Ou pas ? Une troisième fraction de seconde. Nos visages étaient si proches. Si attirés. Une quatrième fraction de seconde. Je ne cherchais pas à contrôler quoi que ce soit. Ni moi-même, ni mes réactions. Nos lèvres se sont frôlées. C’était trop tard. C’était trop fort. C’était peut-être précipité, mais dans ce cas, la précipitation est délicieuse !

Je me suis abandonnée à son baiser. Les yeux fermés, j’ai ressenti cette foudre en moi. Cette même foudre que la veille. Mais tellement plus puissante. Tellement plus présente.

Oui, j’en suis sûre, on n’aime jamais deux fois pareilles.

Ensuite… Nous n’avons rien dit. Qu’aurait-on pu dire ? Il a démarré la voiture et a repris la chaussée qui nous ramènerait en ville. Il a attrapé ma main et la serrée très fort. Mais très tendrement à la fois. Il m’a proposé d’aller boire un verre. Chose que nous avons faite. Enfin, à peu de choses près.

Je trouve ça terriblement mignon les premiers moments passés en couple. On s’embrasse. On s’embrasse. On se regarde. On se souri. On s’embrasse. On s’embrasse. On se regarde… Et on se sent bien ! Tellement bien. Tellement neuf. Tellement important.

Nous sommes restés une petite heure dans ce café. Les gens nous regardaient en souriant. On s’en rendait compte mais on n’y prêtait pas vraiment attention. Nous étions mutuellement la seule attention de l’autre. Nous étions bien, tout simplement.

Lorsque nous sommes remontés dans la voiture, il m’a demandé ce que je voulais faire. Je lui ai dit que je n’en avais aucune idée. C’était presque vrai. Je ne savais pas où je voulais aller au juste, je savais simplement que je voulais rester auprès de lui. Il m’a d’abord dit qu’il n’en avait aucune idée non plus et que ça ne nous aidait pas. Je n’ai rien répondu et l’ai laissé dans sa réflexion. Finalement, il m’a proposé de me montrer son appartement.

Accepter ? Refuser ? Paraître confiante ? Paraître méfiante ? Envie ? Pas envie ? Sincèrement… Envie ! Je l’ai regardé en souriant et lui ai dit que je n’avais pas peur des risques… Et que ça me ferait plaisir de voir son appartement.

Lorsqu’il a garé sa voiture dans l’allée, il était presque minuit.

(à suivre...)

Bien à vous.

Malika