Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 3)

Et j’avais mal, je ne voulais pas mettre son conseil en application. Je voulais tellement le récupérer, l’avoir pour moi seule et effacer S. du décor. Mais je pensais quand même à notre discussion.

Avant lui, je n’avais jamais vraiment pris le temps de "m’amuser", je n’avais jamais aimé quelqu’un de cette façon, mais je n’avais que 17 ans, et j’étais encore fragile, timide et renfermée. Depuis, je vous l’ai déjà dit, il m’avait métamorphosée, j’avais beaucoup plus confiance en moi, je me sentais beaucoup mieux dans ma peau, hormis depuis la rupture. Mais moi, la personne profonde que j’étais, j’avais énormément évolué, grandi et appris sur les deux dernières années.

Et peut-être qu’il ne voudrait vraiment plus jamais de moi à part entière. Peut-être que jamais plus nous ne formerons un couple…

Je me suis ressaisie, je ne pouvais pas penser de cette façon, je l’aimais tellement…

Ce soir-là, j’ai passé la soirée derrière mon ordinateur à flâner sur le net en pensant à lui, et à d’éventuels stratagèmes pour le récupérer à moi seule. J’étais connectée à MSN, statut en "Absent", plus par habitude que par envie.

Et puis C. s’est connecté. Ça faisait longtemps qu’il ne s’était plus connecté. ... Je me suis demandé comment il allait… et puis tant qu’à faire, autant lui demander…

C., c’était quelqu’un que j’avais rencontré par le biais de J., le cousin de la femme de son propre cousin. Bref, j’avoue que la première fois que je l’ai vu, je me suis dit dans le fin-fond de mon esprit, et un peu honteusement par rapport à J. qu’il était quand même vraiment trop craquant. Mon type à 100%... Mais bon, c’est normal qu’on puisse trouver d’autres personnes attirantes, mais rien de plus. Et puis j’aimais bien sa présence, sa façon de draguer discrètement et poliment, je l’avais vraiment trouvé charmant, attirant, ...

Et là, plantée derrière mon pc, j’ai repensé à ce que J. m’avait dit un peu plus tôt, alors j’ai entamé la conversation.

Dans un premier temps, des "formules de politesse" pour se saluer : "- Salut, ça va ? - On fait aller, et toi ? - On a déjà vu mieux, le cœur brisé, on se sent paumée, mais on gère ^^..."

Deux personnes qui se sentent seules, qui savent qu’elles se plaisent l’une et l’autre et qui entament à tâtons une discussion virtuelle. On se dit qu’on se comprend. Que ce n’est pas cool d’être seul. Qu’on se sent mal la nuit. Seul. Tous les deux. Seuls. Alors on commence à se relaxer. Chacun chez soi. On se laisse aller dans cette discussion. On ose se chercher, jouer avec les mots. Écrire entre les lignes… Comme deux cons, en fait, qui veulent la même chose, qui le savent, mais ont du mal à se l’avouer à eux-mêmes, et ne savent pas trop comment l’introduire dans la conversation.

C’était amusant. C’était flattant et agréable. Ça faisait du bien à mon petit cœur brisé de comprendre que quelqu’un qui me plaît puisse apprécier ma compagnie. C’était valorisant.

J’ai vraiment aimé la façon dont il a, finalement, placé La question : "Je me sens seul. Je serai tellement heureux de passer une seule nuit avec une fille. Juste à ses côtés. Juste se prendre dans les bras. S’offrir de la tendresse..."

En y repensant, je me dis que c’était quand même bien calculé de sa part. Mais ça me plaisait. Ça m’a fait sourire et me sentir bien. Et puis je suis rentrée délicatement dans son jeu. Sans être trop claire sur ce que je pouvais penser de son approche. Je lui ai simplement dit que je comprenais vraiment ce qu’il voulait dire.

Alors il a mit les pieds dans le plat : "Je ne comprends pas comment une fille aussi jolie que toi puisse passer ses nuits sans tendresse!"

Waouh… Face à ces mots, deux solutions s’offraient à moi : soit je sautais dans le plat avec lui, soit je lui collais un joli râteau en pleine face, mais pourquoi faire ça ? On se sent seuls, on se plaît, on en a envie, on est grands, et puis Il m’a conseillé de m’amuser, pourquoi est-ce que je me retiendrais ?

"Et je ne comprends pas que tu puisses être seul... :$" (J’aime le petit bonhomme gêné, il est charmeur.)

Et je lis, dans le bas de ma fenêtre de conversation : "C. est en train de composer un message..." Et mon cœur commence à battre de plus en plus fort. C’est même assez étrange cette sensation, cette montée d’adrénaline, ça fait du bien.

"Ça me ferait tellement de bien de pouvoir t’offrir ma tendresse... :$"

Oooh ! Il joue du bonhomme-gêné… Ça, c’est mignon ! Je lui réponds : "- Je pourrais peut-être le vouloir, mais il est un peu plus d’une heure du matin, je ne vois pas trop comment on pourrait 's’offrir notre tendresse'... - On ? ... Tu m’offrirais ta tendresse ? - Je ne saurais de toute façon pas te rejoindre, donc la question ne se pose pas… (J’essayais de contourner la question, je me sentais un peu troublée, je ne contrôlais pas vraiment ce qu’il se passait, mais c’était enivrant, et l’idée de me blottir dans ses bras à lui me semblait tellement agréable.) - J’ai une voiture. Tu habites où?"

Re-waouh ! Soit je plonge, soit je recule. Mais je pourrais le regretter. Il me plaît… J’arrête de réfléchir, et je me laisse aller à l’instinct.

"- J’habite à S. - Oh ce n’est pas loin ! Tu n’as pas répondu… On ? - Je pourrais en avoir envie… - Tu pourrais ? Je ne veux te forcer en rien surtout. Je te trouve vraiment chouette comme fille, j’ai bien aimé discuter avec toi les quelques fois où on en a eu l’occasion, et ça me plairait de simplement pouvoir te tenir dans mes bras cette nuit, discuter un peu, et partager notre tendresse… - J’en ai envie… - Je viens te chercher ? - Maintenant ? Il n’est pas un peu tard... ? - Si c’est pour pouvoir m’endormir dans tes bras, il n’est jamais trop tard ! - Dans 45 minutes ? - OK, fais signe quand je peux démarrer."

La machine était en route. J’ai pensé à J., à ce qu’il pourrait en penser s’il apprenait ce que je m’apprêtais à faire. Et puis j’ai chassé ces pensées de mon esprit. Il fallait que je m’amuse, et bien j’allais m’amuser ! Et penser à moi, juste profiter de la tendresse d’un homme.

Quand je suis montée dans sa voiture, à 02h00 du matin, j’étais assez gênée et timide. Et il avait l’air d’être aussi troublé que moi. On s’est dit bonjour sur la joue, assez maladroitement. On a bredouillé quelques mots timides, puis il a augmenté le volume de l’autoradio, pour détendre l’atmosphère.

En arrivant chez lui, je ne savais pas trop où me mettre, c’était un petit kot, avec juste un lit et une chaise de bureau pour s’asseoir. Un petit kot quand même élégant. Il s’est assis sur son lit et m’a regardé en souriant. Il était tellement beau. Je ne le voyais pas bien dans la voiture, il y faisait trop sombre, mais mon souvenir a bien été confirmé sous la lumière de son kot. Il était fabuleusement beau ! Tout juste comme il faut, un regard ténébreux, mystérieux, envoûtant. Un sourire à faire tomber. Je craque. Je me suis mise à sourire aussi, à fondre, littéralement !

Je me suis avancée près du lit, et avec beaucoup de maladresse, je me suis assise sur le coin, et puis, doucement, je me suis glissée contre lui, et on s’est détendu, dans le silence de la nuit, sans un mot, juste serré l’un contre l’autre. Je me suis sentie tellement bien dans ses bras. Tellement belle. Après quelques minutes, il a allumé la télévision pour avoir un bruit de fond, et on s’est mis à discuter comme jamais on n’avait discuté lui et moi. J’aimais vraiment beaucoup sa personnalité. J’aimais sa compagnie.

(à suivre...)

Bien à vous.

Malika