Comment gérer cette place centrale, entre toutes ces personnes que j’aime, mais qui ne veulent plus entendre parler les uns des autres ?

Le petit - "demi" - frère m’a demandé le numéro de téléphone de notre père. Enfin, sa mère m’a dit qu’il le demandait tous les soirs en pleurant. Il aura 11 ans en février. Ça fait 10 ans. Il se pose des questions. Il veut juste lui parler. J’ai dit que j’en parlerai à notre père avant de lui donner. J’espérais qu’une porte se réouvre autour de moi. J’espèrais qu’un lien anime enfin deux de ces parties qui m’entourent.

Il a dit non. "Qu’est ce qu’on va se dire ?" "Ça doit être un sale môme, élevé par cette gonzesse. Il doit mentir et voler." "On a rien à se dire"... J’avais les larmes au bord des yeux, mais je les ai cachées. J’avais envie de répondre : "C’est ton fils. Ton enfant." Je n’ai rien dit d’autre que : "Je ne sais pas".

La femme de Papa - une femme extra - lui a quand même rappelé qu’il disait souvent dans le passé que si le petit le souhaitait, alors il serait là. Aujourd’hui, le petit le souhaite. Il n’est pas là. Et moi ? Moi, je suis le facteur de mauvaises nouvelles. Moi, je vais devoir dire au gamin que non, Papa ne veut pas. Il ne voit pas ce que vous vous direz. Non, je ne comprends pas. Je ne sais pas. Je n’ai pas de réponse. Je suis à la dérive, petit - "demi" - frère. Je suis paumée, je n’ai plus de réponses à rien.

Comment garder un équilibre psychologique au milieu de ce terrain instable ? Comment vivre épanouie sans perdre aucun de ces membres de ma famille ? Comment continuer à mener la barque vers l’avant avec ces poids opposés à tous les coins ? Comment, PUTAIN ? !

Tout va bien… Tout va bien… Tout va bien !
Bonne année !

Bien à Vous.

Malika