Malika Intimity...

L'Adolescente... (Chapitre 13)

Affronter ma cicatrice à un moment où le deuil était partout. Le voir. Le savoir si proche. Me sentir plus minable, plus blessée que jamais. Lors des "visites" au domicile de ma grand-mère. Le voir essayer d’avoir une contenance, essayer de se joindre aux conversations sans interférer dans mes conversations, dans celles de mon père…

Un peu avant le décès, la Psychopathe a quitté papa. Elle est partie, le gamin sous le bras et l’embryon dans le bide avec des arguments tous plus nazes les uns que les autres. Mais elle partait. C’était une forme de libération. Elle partait avec le petit. C’était une douleur de plus. Elle a emmené mon petit frère sans nous poser de questions. On l’a revu quelques fois mais ça n’a pas duré. Comme je vous l’ai déjà expliqué, je ne comprendrais jamais pourquoi Papa a arrêté de prendre le petit. Ils se sont remis ensemble un peu après le décès. Ça a duré quelques semaines et puis elle est repartie. Définitivement…

Avant l’enterrement, CJ essayait de m’appeler. Je m’en foutais déjà au début, mais je m’en foutais encore plus, pour le coup ! Je lui ai envoyé un message en lui disant qu’on en restait là, que ça le faisait pas, que c’était pas le moment. BASTA !

Il y a eu l’enterrement. J’ai pleuré dans les bras de mes cousines, j’ai laissé mes cousines pleurer dans mes bras. J’ai regardé discrètement mon bourreau pleurer, et malgré ma peine, le voir souffrir me faisait du bien, d’une certaine manière… Il y a eu l’incinération. Le prêtre à tenu un discours merveilleux. Je ne me souviens plus d’un mot, mais je me souviens que c’était merveilleux. On était tous là, les parents, les tantes, les oncles et les cousins. Entre cousins, on pleurait une grand-mère dont on savait si peu, finalement. Il y a eu le cimetière. Ils ont mît l’urne sur le cercueil de mon grand-père, mort depuis plus de 30 ans. C’est glauque, de voir remonter un cercueil de plus de 30 ans pour lui rendre sa femme. C’est glauque de n’avoir comme image de son grand-père que celle d’un cercueil noir.

Et puis les jours ont coulés, la vie a repris son cours. On a dû vider la maison. On était tous là, de nouveau. Il était là, de nouveau. Il m’a adressé la parole. Je suis partie en pleurant. Il a rouvert ma cicatrice en dirigeant ses paroles vers moi. CONNARD !

Mon petit frère me manquait, j’étais célibataire. C’était très bien. J’avais quelques copines. La vie d’adolescente suivait son cours.

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika