Plus j’écris, plus je réalise, plus je prend conscience, plus c’est lourd… Pourtant, l’écriture devrait être un exutoire… Elle devrait me décharger de ce poids, de cette tension, de cette bombe en moi… Mais ça ne marche plus… Ça ne marche plus et le compte à rebours ne ralentit plus. Il ne s’arrête plus. Il s’égrène… Sans avoir de délai précis. J’ai juste conscience que ma bombe prend toujours plus d’ampleur, plus d’allure, plus de charge…

Heureusement que j’ai "deux poids deux mesures"... Heureusement que l’équilibre de MA vie à moi, celle que je choisis et que je construit, ma vie d’adulte avec mes choix - et peut-être mes erreurs, qui sait… - cette vie là apaise le poids de ce passé trop présent. De cette vie d’avant qui me suis, me rattrape et m’aneanti inlassablement…

Heureusement qu’il y a mon homme. Cet homme qui sait ma souffrance, qui sait qu’à chaque instant, le passé me poignarde. À chaque pas, j’ai de plus en plus peur de m’effondrer, et il le sait. Il me tient la main en silence, il se prépare à ma chute et je sais qu’il sera là pour me rattraper ou, au pire, me ramasser.

Heureusement qu’il y a ma fille. Ce rayon de soleil qui brille et m’éclaire chaque jour que Dieu fait. Elle est ma lumière, mon tunnel, mon espoir… Elle ne se doute pas du torrent douloureux dans sa Maman, bien qu’il paraît que les enfants ressentent ça… Je m’efforce de la protéger de ça, de mes émotions négatives… Et son sourire, l’éclat de son rire, la douceur de ses câlins m’y aident grandement…

Heureusement qu’il y a mes amis. Ces personnes qui peuvent écouter. Ils savent ce qu’il se passe au sens propre. Ils ne sont pas beaucoup à savoir ce qu’il se passe en moi. Ce poids qu’aucun mot ne qualifie…

Heureusement qu’il y a vous. Anonymes, diaristes, curieux, gens de passage ou personne… Vous. Toi. Journal. Les mots. Le sens qu’ils prennent lorsqu’ils se lient.

Heureusement… Mais j’ai besoin d’un inconnu qui me répondra. J’ai besoin d’un inconnu qui, sans pitié, sans jugement, pourra entendre mon histoire. Toute mon histoire. Toute ma souffrance. Toute ma bataille. J’ai besoin d’un inconnu qui pourra ensuite m’aider à mettre de l’ordre, à ranger chaque émotion dans chaque bon tiroir et à ne plus laisser de torrent venir tout dévaster…

L’implosion arrive… Je dois réagir… La peur persiste, mais plus je l’écris, plus je me relis, plus mes mots me rappellent qu’il est temps. Il est grand temps, et le mot qui m’effraie depuis des années commencent vraiment à m’attirer…

Ça va aller. Je dois le faire. J’ai besoin, vraiment besoin, de le faire…

Bien à Vous.

Malika