J’avais 14 ans. Je voulais être une femme. J’étais tout juste une ado.
Une ado bizarre, une ado à part. Je me faisais belle pour aller nulle part. J’allais me promener seule, je voulais qu’on me regarde. J’étais paumée. Est ce qu’on est toujours paumé quand on a 14 ans, qu’on aimerait être une femme et qu’on est tout juste une ado ?

J’ai recommencé la troisième, je perdais mon année d’avance. J’étais dans une nouvelle classe, avec de nouvelle personnes. Cette année est l’année de la transition. L’année des vraies copines, l’année de l’affranchissement.

On n’était que des filles, dans la classe. Ça change la donne. Dans une classe de fille, la compétition n’est plus la même, on ne cherche plus à être la plus jolie pour les 3 garçons du fond de la classe. On est juste des filles, on créé des groupes de copines par affinités, mais on se respecte de groupe en groupe. En l’écrivant et en y repensant, cette année à sans doute été la plus sereine des années de ma vie d’adolescente. Il y avait toujours les mêmes problèmes à la maison. Aux maisons. Mais je me sentais enfin "quelqu’un".

Cette année est aussi l’année du mythe de l’amour. Cette année, j’ai aimé de toute mon âme un garçon. GB. Il restera à jamais ancré en moi. On ne s’est jamais adressé la parole. Enfin si, mais si peu…

Je me souviens parfaitement du jour où je l’ai aperçu pour la première fois, mon mythe de l’amour. Il y avait un exercice incendie dans toute l’école. Tous les élèves se sont donc retrouvés agglutinés dans la cours du fond le temps de l’exercice. Tous, dont moi. Tous, dont lui. LUI ! Un grand gaillard au regard ténébreux, au sourire parfait, à la coupe de cheveux parfaitement travaillée, le mythe. Le "type au pull vert kaki". C’était son surnom puisque c’était tout ce que je savais. Je l’ai pointé du doigt pour le montrer à mes copines, mes hormones bouillonnaient, il était si proche et tellement parfait !

C’est à cet instant que le mythe a commencé…

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika