J’avais 14 ans. J’allais avoir 15 ans. Je ne savais rien de rien à rien. Je voulais être comme les autres. À la maison - aux maisons - ça allait mieux. Parfois. Je m’acclimatais. À cette période, j’appréciais suivre Maman dans ses cafés. J’appréciais "boire des verres" avec elle, parfois.

J’ai loupé une étape. Je devais aussi raconter l’été d’entre mes deux troisièmes. Mon "beau-père", ce connard, m’a punie pendant près de deux semaines parce que j’avais raté mon année. Il m’a obligée à rester enfermée dans ma chambre pendant deux semaines. Il faisait crevant de chaud et je devais rester enfermée là-haut, je devais manger là-haut, j’avais tout juste le droit de sortir pour aller à la toilette ou pour prendre une douche. Ni plus, ni moins. Le pire été de ma vie d’adolescente !

Bref, je me plaisais dans leur univers dégueulasse. Ma marraine, Ma Reine, m’a sauvé la vie. Je lui dois tout. Elle me prenait chez elle les week-end, parfois plus longtemps pendant les périodes de vacance. J’étais comme chez moi. Mais je n’étais pas dans l’alcool… Elle a vu clair, elle a compris que ma vie s’imprégnait de cet exemple malsain, qu’il faillait faire quelque chose. J’étais influençable. Fragile et influençable…

Elle a trois filles. Elles sont bien plus que des cousines pour moi. Elles sont mes sœurs.

Papa était toujours avec l’autre tarée. Le petit - "demi" - frère était né. Il était ma bouffée d’oxygène quand j’étais chez eux.

À l’école, je m’ouvrais aux autres, je sortais doucement de ma coquille, je gagnais en assurance. Aux maisons, c’était tout le contraire. Je m’enfermais toute entière dans une bulle, je donnais une importance démesurée à une passion qui prenait tout mon temps, tout mon espace, toutes mes conversations : Jenifer. Elle aussi, elle m’a sauvé ! Et vous pouvez franchement en rire, j’assume ! Elle était ma drogue. D’autres gosses mal embarqués dans la vie commencent à fumer des pétards, à 15 ans. Moi, je vivais Jenifer. J’achetais tout, je collectionnais, compulsivement, tout ce qui la concernait. J’étais une fan acharnée ! Je le suis toujours un peu d’ailleurs… Mais plus de la même manière…

Et il y avait l’écriture. La poésie. J’écrivais des tas de poèmes. Qui me concernaient ou non. J’avais aussi un journal intime à cette période. Le premier, je pense… Je suis retombée dessus il y a 3 ou 4 ans… C’est risible !

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika