Malika Intimity...

L'angoissée... La stressée... La honteuse...

Maintenant que c’est fait, que la "machine" est en route, je me sens noyée par une foule d’émotions… C’est pire encore…

L’angoisse. L’angoisse de comment cela va se passer. Que dire à CE premier rendez-vous. Je ne sais pas par où commencer… "Bonjour Docteur, je suis rongée de l’intérieur par tellement de choses que je ne sais plus dire, moi-même ce qui ne va pas..."

Le stress. Le stress d’affronter cette peur là. Celle de m’ouvrir et de raconter tout de moi à une parfaite inconnue. Le stress de savoir qu’elle plantera rapidement un grand miroir psychologique devant moi dans lequel c’est Moi, "simplement" Moi telle que, sans doute, je ne me suis jamais vue, que je devrais affronter.

La honte. La honte que ça se sache. La honte à l’idée que les gens qui m’entourent, de près où de loin, apprennent que j’ai besoin d’aide et que je vais "Consulter". Je SAIS qu’il n’y a PAS de honte à avoir. Je me doute que je suis loin d’être la seule personne parmi les gens que je côtoie à passer dans ce genre de "cabinet". Mais la honte est au-delà de mon contrôle. Inconsciente. Elle s’est réveillée, fulgurante, après avoir reçu la réponse de la psy.

Dans un rêve. Un cauchemar. Un cauchemar dans lequel j’étais dans ce "cabinet" où se trouvaient de nombreux canapés, lits, sièges en tout genre… Comme si le cabinet offrait le confort adapté à chacun. Comme si à chaque séance de chaque patient, le cabinet devenait autre chose que la fois ou le patient précédent… "Installez-vous où le confort vous semble le plus approprié..."

J’étais sur un lit, dans ce cauchemar. Et avant même qu’elle ne commence à m’adresser la parole, les différentes portes d’accès (j’en ai rêvé des dizaines !) au cabinet se sont ouvertes, les unes après les autres, laissant passer mes amis, mes collègues, mes connaissances, des enfants du passé… Tous riant de ma présence sur ce lit. Je me suis caché sous la couette, effrayée, terrorisée, anéantie, honteuse… Et puis mon boss a fait son apparition en riant fort. Plus fort que tous les autres réunis. J’ai hurlé. Je lui ai hurlé de dégager, de foutre le camp, de me foutre la paix. Et je chialais, comme une gosse, j’hurlais de toutes mes tripes et toute ma dignité et ma sécurité d’avant "le cabinet" s’envolaient au rythme de mes hurlements…

Et je me suis réveillée… Je ne me souviens que très rarement de mes rêves, d’autant plus rarement si précisément et encore d’autant plus rarement au delà du quart d’heure qui suit le réveil. D’habitude, les rêves s’affichent en "synopsis" à la fin de la nuit et s’évaporent dans les effluves de mon café…

Mais pas celui là, pas le rêve du réveil de la honte…

Je SAIS que c’est nul. Nul d’avoir honte. Que je n’ai pas à avoir honte, mais les émotions sont au delà de mon contrôle… Sans doute que je lui en parlerai, dans le cabinet…

Bien à Vous.

Malika