Malika Intimity...

L'abcès...

Ça fait gore, dans le sens propre du terme, comme titre… Mai si vous ne m’avez pas encore comprise, vous allez bien vite comprendre ^^

Le psy. Parler. Le burn-out. La dépression.

Tout est ancré. Ancré très loin. Tout ce qui me rend fragile est inscrit dans ce que je suis depuis très longtemps.

J’y allais pour le boulot. Pour le burn-out. Pour l’avenir professionnel envisageable qui avoisine le néant pour le moment. Pour retrouver de l’espoir. Pour (re???)trouver confiance en moi. Pour trouver une voie à suivre et en laquelle croire…

J’ai rapidement chialé. Et puis je n’ai plus arrêté… Put**n, ces émotions !
Je suis restée 1h30 encore. Je suis vraiment contente.
On n’a pas parlé boulot. Ou très peu.
J’ai parlé de ma famille. Cette famille, PUT**N !!! !

"Vous vous oubliez."
"Vous vous accrochez envers et contre tout."

"C’est normal ! C’est important ! C’est ma famille ! Mais c’est insupportable..."

"Important ? Pourquoi ? Pourquoi êtes-vous cette SEULE personne, dans votre famille, à vouloir garder tout le monde ?"

MERDE ! Ca me semblait juste logique. Juste indéniable. Tous toxiques soient-ils, - ou ne soient-ils pas - ils sont D’ABORD les membres de ma famille. Mes origines. Mes racines. Mon histoire.

Je ne sais pas quoi en dire de plus…

J’ai parlé de mes "TOC". Je n’en avais jamais parlé de manière "directe" - en l’assumant - a qui que ce soit. Je me blesse aux bras, prétextant des boutons qui m’énervent… C’est un peu vrai. Ils m’énervent. Alors je les dégomme. Mais j’exagère. Je le sais. Ca me canalise. J’extériorise. L’acharnement est toujours plus véhément quand une angoisse se fait ressentir… Je fais d’autres choses aussi, je l’ai déjà expliqué ici. Je m’épile jambes et pubis à la pince selon une sorte de rituel, de négociation avec moi-même : "Allez, encore trois poils et puis j’arrête." Et puis je prolonge, Parce que je n’arrive pas à tenir mes engagements envers moi-même. Je n’en ai pas parlé, de l’épilation. C’était bizarre. Dire à ce gars qui ne doit pas être beaucoup plus âgé que moi : "Je m’épile les jambes et le pubis, parfois jusqu’au sang, parfois jusqu’à m’en arracher la peau sur un demi centimètre de diamètre pour déloger un poil incarné. Quelle que soit la zone..." C’aurait été bizarre. Par contre, j’ai dit que ça avait commencé il y a plus de 10 ans par les cheveux. Ca, c’est plus facile à "assumer" que le pubis. Que je négociais le nombre de cheveux à arracher, seule devant mon miroir, pour toujours le prolonger en rajoutant des conditions au "contrat" : par exemple, je m’autorisais cinq cheveux. J’en arrachais deux. L’un d’entre eux se cassait dans la longueur, n’atteignant donc pas la racine ; je le décomptais. Quand j’avais arraché les cinq, je décomptais encore ceux dont la racine était restée dans mon crâne. Ensuite je décomptais ceux dont la racine (le bulbe blanc) n’était pas venue entièrement et je recommençais, pouvant parfois arracher 15, 20 voire 30 cheveux sur le temps D’UNE "crise". Sachant qu’à l’époque, j’établissais ce rituel en moyenne deux fois par jour. Parfois plus, parfois (souvent !!) en allongeant plus encore les clauses du contrat… Je me souviens que ca me faisait mal. Je me souviens de ce pincement sur le crâne quand le cheveu se détachait. Je me souviens de cet état second dans lequel ca me plongeait. Je me souviens aussi que je "mangeais" les racines. Je pinçais le cheveu arraché entre mes dents et le faisais glisser vers l’extérieur pour que la racine se détache et reste dans ma bouche. Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est pas comme si c’était une tuerie de la gastronomie inestimée. Je vais vous le dire d’ailleurs : ca goute que dalle ! Encore plus que dalle que de la flotte déminéralisée… C’est effrayant, non ? C’est dingue, complètement dingue… Je le sais. Ca, je ne l’ai pas dit. "Monsieur le psy, à 13 ans, je bouffais les racines de mes cheveux… Qu’en pensez-vous ?" Mouais… Nan ! Je crois que c’était une manière d’extérioriser mes souffrances psychiques ; impalpables ; invisibles et puis de les ravaler PHYSIQUEMENT Parce que mes proches me disaient que "ce n’était rien" quand j’osais aborder les souffrances de ma jeune vie d’adolescente tourmentée. Alors comme "ce n’était rien" je déglutissais et essayais de m’en convaincre. Mais ça ne suffisait pas. Alors bouffer la souffrance sous une autre forme, c’était une manière de m’accrocher, de tenir dans ce monde que je ne comprenais pas, avec ces injustices, ce déséquilibre. On ne prend que rarement en considération le mal-être d’une ado de 13 ans. Ou de 15 ans. Ou même de 17 ans. On te dit "ça passera, c’est l’adolescence." Alors toi t’y crois… Les cons ! Parce que ça ne passe pas, bande d’ignares ! J’ai fondé mon équilibre sur des souffrances qui, selon eux et donc, SELON MOI, puisque je me fiais à leur fuck**g expérience, "allaient passer", "n’étaient rien". Je me suis construite sur des sables mouvants. J’ai arrêté avec les cheveux lorsque ma sœur m’a fait remarqué que la ligne centrale de ma coiffure ressemblait plus à un boulevard New-Yorkais qu’à une ligne de cheveux… J’avais trouvé les bras entre temps et ai comblé le rituel cheveux par le rituel épilation. Et les bras, les poils, ça continue à me faire physiquement mal. Parfois à en avoir les larmes aux yeux. C’est une torture que je m’inflige pour alléger les autres. Je le sais. Tant pis.

A cette époque, j’ai lu pas mal de bouquins atroces. Des bouquins du genre de : "L’enfant du placard". Ces bouquins amènent souvent à une réflexion unanime : Comment est-ce possible ? Comment peut-on infliger ça à un môme ?!
Moi, ils me rassuraient : En fait, ça va. J’ai pas à me plaindre. Merde, DE QUOI JE ME PLAINS, PUTAIN !

Cet écrit est parti dans tous les sens. Tant pis. Je suis un peu moi-même comme ca, pour le moment… "Dans tous les sens..."

Je le revois vendredi prochain. Puis vendredi d’après. C’est bien, je le vois régulièrement. C’est bien, j’espère…

Bien à Vous.

Malika