Rêve bousculant.
Je ne sais pas d’où c’est venu.
Enfin, si, j’ai une hypothèse : hier, mon filleul m’a demandé combien de frères et sœurs j’avais ; il ne connait que la Grande Sœur. Je lui ai donc parlé du Petit Frère que je ne vois plus depuis l’été 2019 parce que sa folie a pris le dessus. Et je lui ai parlé des deux "Demi(e)s" que je ne vois plus depuis un bon moment aussi parce qu’ils ont été élevés par une timbrée malade qui les a rendus timbrés malades. En lui disant, je me suis rappelé que je justifiais la "rupture" d’avec mon père en rejetant la faute sur lui avec cet argument : il a cinq enfants et n’en voit plus aucun et il a cinq frères et sœurs - quatre en fait, puisque le plus jeune est mort il y a peu et était déjà émotionnellement mort pour nous depuis… depuis la cicatrice de notre enfance… - et n’en voit plus qu’une parce qu’elle s’acharne à maintenir le lien avec lui.
Et donc j’ai fait le parallèle entre ces deux vérités. Et pendant un instant - réalisant que je ne voyais plus que ma sœur - je me suis demandé si je devais reconsidérer mes parts de responsabilités dans tout ça… c’était étrange… Et puis j’ai repris le cours de ma journée.
Et cette nuit, il y a eu ce rêve. Dingue. Étrange. Sortant de nulle part. Horrible.
D’abord, l’ancien propriétaire de ma maison venait sonner à la porte pour régler, de façon correcte et courtoise, quelques soucis qu’on a avec lui. Rien de fou, c’était même intéressant d’envisager les choses sous une tournure positive. Et puis il s’en va.
L’instant suivant, c’est le soir, genre 21h ou 21h30. Quelqu’un resonne à la porte avec insistance. Plusieurs coups de sonnette à la chaine. Je regarde par la fenêtre. E. va ouvrir. Il y a mon père, sa femme (qui, je crois, ne l’est plus), sa sœur (celle qui a maintenu le contact avec lui), le Petit Frère, la Grande Sœur, et d’autres personnes, je ne sais plus trop.
C’est une folie, je n’y comprends rien. Mon père est petit, tellement petit. Plus petit que moi. je pourrais le comparer à un "Oompa Loompa" de Charlie et la chocolaterie, mais quand même un peu plus grand ; à taille plus "humaine". Il pleure. Il s’excuse : "Je suis désolé, pardon, excuse-moi, je suis désolé, pardon…" Les autres prennent parti pour lui : "Il est désolé, excuse-le, donne-lui une chance…"
Ça reste une folie, je n’y comprends toujours rien. Les scènes s’entremêlent ; c’est le propre des rêves. Il y a ce moment où sa femme me parle de ma fille en me disant : "Elle doit avoir 4 ou 5 ans, maintenant…" Je l’insulte. Je LES insultes… "Vous êtes vraiment trop cons ! Tellement trop CONS ! Tellement à côté de toute ma réalité ! Elle a DOUZE ans ! Et avant de regagner du terrain avec elle, vous allez trimer ! Elle a trop souffert de votre connerie, elle m’a trop vue en souffrir, c’est vraiment pas gagné…" Moi, je pleure. Je ressens une colère sourde en même temps qu’une intense tristesse lourde. Je suis éclatée au sol. Il me parle de mon fils. Je ris autant que je pleure. Je le préviens : "Pas maintenant, pas tout de suite, tu as du chemin à faire avant que je t’accorde cette confiance-là !" Je l’insulte encore : "T’as trop été un putain de connard, je peux pas faire comme si de rien n’était !" Il pleure aussi. Il me dit : "Je sais…", il me dit : "Je comprends…", il me dit : "D’accord…" Et il pleure, et il s’effondre dans mes bras. Léger. Petit. Comme une poupée de chiffon. Et je le serre. Fort. Très fort. D’amour et de tristesse. Et je crois que la colère s’en va, mais ça me fait peur. Et je chiale comme une gosse. Je suis une gosse. Je suis sa gosse éclatée au sol.
Je me souviens aussi que je lui parle de ma fille à venir, mais que pour elle aussi, j’ai de la confiance à regagner.
Je me suis réveillée. Bouleversée. Bousculée. Et je suis de mauvaise humeur, aujourd’hui…
Bien à Vous.