Malika Intimity...

Tout reprendre à zéro...

J’ai peur de l’envie qui me ronge. Surtout peur des conséquences qu’elle pourrait apporter. Reprendre au commencement. Envoyer chier mon boulot de merde pour ce salaire de merde dans cette boîte de merde avec ce patron de MERDE ! Et retendre la main à mon premier "amour". L’éducation. Les enfants. Le handicap. Les jeunes…

Ça me fait flipper, mais l’envie est plus forte de jour en jour, boostée par les réflexions du trou du cul qui me sert de "patron". Lorsque je suis sortie de l’école, à 18 ans, avec mon diplôme d’éducatrice en poche, je ne savais pas trop vers quoi j’allais, j’avais envie et peur à la fois, j’étais paumée aussi. Ma plus grande ambition, comme je le répète encore souvent, c’était d’écrire. De la poésie, des chansons, des histoires, MON histoire… Qu’importe, mais écrire. Il n’y a pas de cursus "d’écriture" en secondaire. J’aurai pu faire les beaux-arts, mais j’étais ancrée dans une école et on ne m’a jamais vraiment prise au sérieux dans ma passion pour les mots. Pas mes parents, en tout cas. Ils disaient "c’est beau" par habitude, mais je ne ressentais pas de réelle conviction dans leurs mots… Et donc j’ai fait éducatrice. Parce que ma grande sœur avait fait technique sociale, du coup j’ai fait pareil et en 4ème, on m’a proposé deux possibilités pour la suite : technique sociale jusqu’en Rhéto ou agent d’éducation. Dans le premier cas, je sortais avec mon CESS (l’équivalent du BAC) en poche, dans le deuxième cas, c’était le CESS plus un certificat de qualification Éducatrice A2. J’ai choisi la deuxième option pour élargir les possibilités.

Et donc j’étais dans la nature avec ces deux diplômes en poche. J’ai bossé un mois et demi dans une maison d’accueil pour personnes handicapées, je n’ai eu que des éloges à mon départ, l’éducatrice en chef m’a même dit qu’elle pourrait souhaiter une autre jambe cassée pour que je revienne. Mais moi, j’étais paumée. Trop jeune, pas assez mature. Le boulot me plaisait énormément, mais je ne me sentais pas à la hauteur. Et de fil en aiguille, j’ai suivi une formation de secrétaire pour finir employée administrative et faire un boulot de merde dans lequel je ne l’épanouis pas.

Aujourd’hui, j’ai 25 ans, un enfant et plus de maturités, je pense. J’ai envie de faire demi tour, mais j’ai peur. Peur de mon manque d’expérience, peur de me mettre en danger financièrement, j’ai actuellement un contrat à durée indéterminée. Le rompre sans réfléchir serait prendre un énorme risque pour mon confort de vie…

J’ai rédigé un nouveau CV, hier soir. Mais je ne sais pas… J’ai peur de me lancer avec mes exigences… Je n’ai pourtant rien n’a perdre…

Bien à Vous.

Malika