Malika Intimity...

Sourire...

Depuis des années, j’ai souvent souris niaisement… Répondu "oui" a la question qui ne sert à rien : "ça va?"..
Que répondre d’autre ?
Non ? Non ça ne va pas ? Chaque jour qui passe, toutes ces douleurs me rongent, chaque jour, je repense aux souffrances dont je ne me souviens pas, les gestes d’un tonton psychosé… Chaque jour, je me souviens de la famille que j’avais, le cocon d’amour qui n’existe plus depuis très longtemps… Chaque jour, je repense a l’alcool, je repense aux manipulateurs qui se sont incrustés dans nos vies en plaidant des amours menteurs… Un alcoolique perdu, sale, crade, immonde, répugnant… Une mythomane, profiteuse, intéressée, débile a souhait et traumatisante...
Non, ça ne va pas ! Parce que je n’arrive pas a me défaire de ces saloperies de la vie… Je repense, je repense, je repense… Au passé, mais aussi au futur… Je repense sans cesse au fait que ma Maman, elle ne redeviendra plus jamais celle qu’elle a été, il y a déjà fort longtemps...
Chaque jour je repense au combat sans merci de mes parents, ces deux personnes qui en définition, auraient dû être ensemble et s’aimer envers et contre tout, quoi qu’il arrive… Ce combat de con dans lequel nous étions les première victimes… Je me souviens des "ton père ce salaud", "ta mère l’alcoolique" (je sais, papa ! Je sais, je le vis une semaine sur deux son alcoolisme !!), "ton père il paie rien !" - (papa, il me refaut un bloc de feuille pour l’école - 1,50€, le bloc de feuille...) "c’est ta mère qu’à les allocs, t’auras qu’à lui demander !!", (maman, il me refaut un bloc de feuille...) "je suis fauchée, t’auras qu’à demander à ton père… Tu vas me chercher des canettes de bière bon marché au Lidl ?"...
Je me souviens de sa bonne femme qui nous manipulait, faisait la bonne copine un jour et la sorcière psychopathe le lendemain… Je me souviens de son type, un soir, j’avais 17 ans et il m’a dit, mort bourré, la bave au coin des lèvres : "j’ai envie de te faire l’amour"... Je me souviens que quand Papa était a l’hôpital, ce type disait a mon petit frère de 12 ans : "Prend une burette d’huile pour graisser ses roues..."

Je me souviens m’être arraché les cheveux, un par un, seule avec moi-même dans la salle de bain… La douleur physique endormait la douleur psychique… Je me souviens m’être arraché la peau des bras, prétextant des "boutons qui m’énervent"... Plus ça faisait du mal a l’extérieur, plus ça me donnait l’impression d’un apaisement à l’intérieur...
Je me souviens que j’ai toujours ces "boutons qui m’énervent", aujourd’hui…

Mais on dit que ça va… Tous le monde dit toujours que ça va… Avec le sourire niais qui essaie d’illustrer les paroles…

Et bien sur je ne suis sans doute pas la personne la plus a plaindre dans ce monde, alors ça va :)...

Bien à Vous.

Malika