Malika Intimity...

Seule...

Ce soir, je suis seule. Ma Louloute est partie passer le week-end chez mes beaux-parents et E. travaille jusque 21h30. Début de soirée en solitude, donc. C’est bizarre. Ce calme est tellement inhabituel qu’il me foutrait presque le mouron ! Heureusement, j’ai eu la miss au téléphone et je sais que tout va bien, mais tout de même, son absence et le silence qui s’en suit, c’est bizarre !

Du coup, je suis posée dans mon canapé, tablette sur les genoux, avec la liberté de me connecter ici sans me méfier d’être "vue". JI, c’est un jardin totalement secret, pour moi. Je ne voudrais pas que E. découvre ce journal. Pas que j’ai "quelque chose" à lui cacher, non. Mais c’est à moi. C’est mon intimité, mon âme, ce que je dis peu ou pas.

Et puis je pense que mes récits sur le passé pourraient le blesser, alors que ça ne le concerne pas. Simplement, je crois que personne n’oublie jamais ce passé. Comme le disaient Ségara et Pausini : "On n’oublie jamais rien, on vit avec..."

Bref, je suis seule et libre d’écrire ce que j’ai envie, ce soir. J’y pense depuis ce matin et pourtant je ne savais pas trop quoi écrire… Raconter ma journée ? Elles sont grosso modo toutes les mêmes, mes journées. Rien de bien particulier, et puis je ne suis la diariste qui blablate sur des banalités. Moi je ressens le besoin de venir ici quand quelque chose me tourmente. Et pour le moment, rien ne me tourmente vraiment. Il reste la toile de fond, mais la psy m’a aidée à la rendre plus légère, moins importantes… Elle a vraiment été positive dans ma vie, cette femme… Je devrais lui écrire un mail, peut être… Juste pour dire merci, merci d’avoir écouté et d’avoir donné l’impression que ma souffrance était compréhensible et importante. Merci de m’avoir laissé parler de ces choses dont je ne parle jamais. Ce passé ancré qui restera ad vitam eternaem omniprésent dans ma vie…

Je me sens légère. Lors de la dernière séance, j’ai dû représenter mon parcours de vie en quelques images choisies dans un jeu de carte. J’ai sélectionné d’abord l’image d’un enfant aux airs tristes qui trainait un doudou derrière lui. Au milieu, il y avait l’image d’une femme enceinte. D’autres images étaient sombres : un volcan en éruption, un paysage sombre et pluvieux… Et puis la dernière image représentait l’envol d’un groupe d’oiseaux sous un ciel bleu et agréable. Voilà comment je me sens : libérée ! Je sais que tout reste là, mais j’ai su éloigner un peu le poids. Je sais aussi qu’il reste fragile au dessus de ma tête, qu’à chaque instant, un événement pourrait venir bousculer cette liberté, mais la peur est moins présente. Elle est plus légère, elle aussi.

Bref, pour de vrai cette fois : tout va bien, je vais bien ! :)

Bien à Vous.

Malika