Malika Intimity...

Revenir au beau milieu d'une insomnie

Je me sens maladroite.
Je ne sais plus comment écrire. Dans quel ordre placer mes phrases. Où scinder mes paragraphes. Je vais essayer quand même. Je crois que j’en ai besoin. Je crois que j’ai besoin de vous.

Alors voilà. C’est officiel. La chance n’a pas souri. Je voulais reprendre des études, j’étais même vraiment, mais VRAIMENT, emballée. J’avais trouvé MA voie, j’avais trouvé ce chemin que j’avais déjà regardé avec envie il y a quelques années sans jamais imaginer que cela serait possible. Pour plusieurs raisons à commencer par les finances, mais aussi à cause de mon manque de confiance en moi. Et donc, là, depuis quelques mois, ça me semblait envisageable grâce à l’état belge, sauf que… Eh ben non !

J’explique : il existe un organisme en Belgique qui s’appelle "l’ONEm" ou l’Office National de l’Emploi. Il a sans doute son équivalent français, mais je ne sais pas ce que c’est.. Peut-être "Pôle Emploi" ? Bref, cet organisme publie au mois de juin de chaque année une liste de métiers dits "en pénurie". Sur base de cette liste, les chômeurs peuvent bénéficier du droit de reprendre des études de plein exercice afin d’exercer l’un de ces métiers tout en conservant, durant les années d’études, les allocations de chômage. Depuis des années, cette liste reprenait les métiers d’enseignants, tant maternels que primaires ou que secondaires.

Professeur de français. Voilà, c’était ça. C’était l’opportunité de ma vie. Trois ans d’étude pour devenir professeur de français. Trois ans d’études pour faire un métier valorisant, important et enrichissant. Transmettre mon amour de la langue. Transmettre la langue avec amour. Apprendre à de jeunes ados la force du langage, leur donner l’envie d’aimer les mots, l’envie d’aimer en jouer, l’envie d’aimer la force et la puissance de la langue. Réapprendre ses règles pour mieux leur apprendre. Cerner les fragiles, cerner les sensibles. Trouver les belles plumes, encourager les autres. Leur apprendre que les émotions peuvent devenir des mots si on y croit, si on les laisse couler. Partager…

Sauf que lors de la publication de juin dernier, la bonne blague, plus aucun de ces métiers ne figuraient sur la liste… C’est dommage, hein… Et donc, tout s’envole. Tous les espoirs, toutes les ambitions, tous les rêves d’avenir. Pfiouttt ! Évaporés dans cette liste délestée de mon opportunité. Il me restait l’éventualité du recours à introduire via mon syndicat, mais ils m’ont clairement dit que ça ne servait à rien, que mon cas ne pourrait pas bénéficier d’un recours… Et BAM !

Et donc, retour à la case départ sans passer par la prison (c’est déjà ça !) ! Que vais-je faire de ma vie ? Je m’étais déjà pré-inscrite à l’école de mon choix. Je suis de nouveau perdue, paumée, lassée… Il se pourrait que l’année scolaire prochaine, je puisse le faire sans passer par la case "métiers en pénurie", mais selon certaines conditions qui ne m’ont pas encore été confirmée de manière "officielle" dont le fait de DEVOIR (welcome on Belgium ! Good Game Charles Michel !) rester au chômage pendant un an… Je dois me renseigner plus concrètement… Mais je suis perdue.

Ma famille me saoule. Mon père, surtout. Je ne sais plus quoi penser, je ne sais plus comment décrire ses comportements tellement c’est juste aberrant ! Il me fatigue. Je suis fatiguée…

Je suis fatiguée…

Bien à Vous.

Malika