Ça me fait presque drôle de réécrire ici. Dans CE journal. J’avais tellement de mal à digérer sa fermeture "inopinée" ! Et donc me revoilà, libre, soulagée, apaisée de cette "identité" sous laquelle je m’étais cachée.

Après mardi, après la rechute, après les larmes, j’ai recommencé à me sentir dépassée par les événements. Complètement dépassée par mes émotions, par mes sentiments, par ce torrent de lave bouillonnante en moi.

Mercredi, après être allée rechercher la petite à l’école à midi, j’ai tenté de la mettre à la sieste. Elle ne voulait pas. Plus elle luttait, plus je m’énervais, plus je m’énervais, plus les chances qu’elle s’endorme se réduisaient.

Alors j’ai demandé à E. de prendre le relai une heure. J’avais besoin d’une heure. J’avais besoin d’ailleurs. J’ai fait un truc que je n’avais plus même envisagé depuis AU MOINS sept ans ! J’ai enfilé un pantalon de training (à E., je n’en ai pas...), un tshirt ample, un gilet confortable, j’ai attrapé mon portable et une paire d’écouteurs, lancé Spotify ; Playlist "Work Out" et je suis partie courir… COURIR ! MOI ? ! Rien qu’y penser me donne envie de rire ! Je n’ai jamais apprécié courir, ou plutôt, je n’appréciais plus courir depuis que je fumais, puisque cette saloperie me ruinait les poumons.

Mais voilà, depuis novembre et à l’aide de la cigarette électronique, j’ai arrêté de fumer. Et depuis le 2 décembre, rien nada, que dalle, pas une clope ! Et ça ne me manque pas ! J’ai parfois "envie" de prendre la clope d’E. se consumant en solitaire dans le cendrier, mais c’est plus par habitude/réflexe que par envie. Je m’arrête d’ailleurs toujours à l’idée. Et je ne me sens pas en crise nerveuse pour autant…

Et donc, j’ai été courir. Ça a été assez pénible, bien évidemment.. Il n’y a pas de miracle, un mois de sevrage ne fait pas tout ! J’alternais course et marche toutes les 3/4 minutes (une chanson courue, une chanson marchée, etc...)

Hier, je vous laisse deviner que j’ai bien senti le contre coup, les mollets démolis, les pieds endoloris, les cuisses lourdes… Mais j’y suis retournée aujourd’hui ! Je me suis sentie plus régulière, plus téméraire, presque guerrière (haha ! Fallait me voir forcer sur ces muscles qui se demandent un peu ce qui me prend et sourire comme une idiote, juste parce que je l’ai fait, je me suis "surpassée") ! Toujours au même rythme pour ne pas perdre le courage : une chanson courue, une chanson marchée, une chanson courue… Une deuxième, parce que je la sens bien… Je reprend le pas de marche vers les 2/3 du morceau, je marche la suivante, je me remet à courir ensuite et puis je m’accorde une pause, je m’assieds sur le bord du halage, je regarde le fleuve déchaîné par le courant, le vent d’Ouest (je crois.. :D) pénètre dans mes poumons avant même que je ne cherche à inspirer. Je me revigore, je me sens bien, je me sens vivre. Et puis j’entends :"Ta… Ta Ta Ta… Ta Ta Ta… Ta Taa Taaaaa… Ta… Ta Ta Ta… Ta Ta Ta… Ta Taa Taaaaa..." Alors j’éclate de rire, seule, assise sur ce rebord dangereux, les écouteurs enfoncés dans les oreilles. Je ris en ayant une pensée pour Aloha, pour JI, pour vous tous et toutes et pour "Malika"... Je me relève et je repars dans le sens contraire, portée, comme encouragée par VOUS, sifflotant cet air lancinant qu’on connaît tous : The eyes of the Tiger…

Comme quoi, les playlist préformatées de Spotify et la lecture aléatoire peuvent provoquer de drôle de coïncidences !

Bien à Vous ! :)

Malika