Malika Intimity...

Les dures lois de l'Amour (suite...)

L’Amour aussi envers une grande sœur. Un modèle, un guide dans la vie. Une grande sœur qui a vécu notre arrivée dans ce monde dans la rancœur, parce qu’il est difficile d’admettre le partage des parents avec quelqu’un d’autre. Parce que les parents ne lui ont pas demandé son avis. Parce qu’on est là et qu’elle n’a comme choix que de l’accepter. Une grande sœur qui nous a charrié tout en nous protégeant de tout. Une grande sœur qui a souvent prit sur elle pour défendre nos bêtises. Une grande sœur qui a refusé des dizaines de desserts pour nous soutenir dans la punition qui nous en privait. Une grande sœur qui a détruit certains de nos jouets pour soulager la rancœur qui restait là. Une grande sœur qui a prit plaisir à jouer de notre fragilité et à la mettre en avant face aux autres. Une grande sœur qui nous a transporté dans un imaginaire surdimensionné et a aimé partager avec nous ses rêves et ses amis imaginaires. Cette grande sœur qui prend encore, aujourd’hui, tout sur elle pour nous protéger. Une grande sœur forte, tellement forte, optimiste, déterminée… Cette grande sœur qui garde une âme d’enfant, avec qui on retrouve son âme d’enfant, avec qui on peut rire de tout sans se soucier de rien.

Cet Amour-là fait mal aussi. Mal de ne pas lui arriver à la cheville. Mal d’être "la petite" qu’elle a eu tellement de mal à écouter comme étant devenue grande. Mal de devoir encaisser sa position fermée face aux deux autres Amours. Mal de voir sa douleur qu’elle tente sans cesse de dissimuler face aux choix de déni qu’elle a fait en espérant se protéger. Mal d’avoir reçu, lors d’une réunion de famille, sa souffrance en plein nez quand elle a préféré s’en aller plutôt que de pleurer au vu et su de tous.

Cet Amour fait peur. Peur qu’au bout d’un temps, sa présumée force lui éclate au visage et qu’elle s’effondre dans les torrents de sa fuite. Mal de ne pas être là, de ne pas pouvoir être là, de ne rien pouvoir faire pour l’aider à retrouver son propre équilibre si un jour sa force démesurée la laisse s’effondrer.

Il y a l’Amour difficile pour le petit frère. Le petit frère fragile, parti de rien. L’Amour rival et pourtant bien présent. L’Amour instable et difficile à nommer. L’Amour-Haine face aux choix qu’il ne fait pas. L’envie quotidienne de l’engueuler, de le réprimander, de lui rappeler qu’on est là, qu’il doit le voir, qu’il doit réagir, qu’il doit accepter son passé et avancer de façon constructive vers son avenir.

Cet Amour fait mal par son aspect difficile. Il fait mal parce qu’on ne le comprend pas, que l’Amour es paumé dans un flots de sentiments négatifs. Il fait mal parce qu’il se cache, qu’on sait qu’il est là, mais que la peur le paralyse.

La peur pour lui, la peur de chaque jour aussi. La peur qu’il fasse un dernier mauvais choix. La peur parce qu’on sait à quel point l’adolescence peut être douloureuse. On est conscient que dans son silence, dans son déni des émotions, dans son attitude qui se fout de tout, c’est surtout une immense souffrance, une immense colère, une immense incompréhension qu’il tente d’hurler au monde entier. La peur que l’impression de ne pas être entendu le pousse à poser un geste irréparable, sur sa propre personne ou sur autrui. La peur de demain. La peur de son avenir. La peur de ce qu’il en fera. La peur que, jamais, il ne prenne conscience de la seule chance qu’est la vie. La peur qu’il se noie définitivement dans une dérive triste et irréparable…

J’avais aussi besoin de raconter ces Amours-là...

Bien à Vous.

Malika