Malika Intimity...

Les dures lois de l'Amour

L’Amour. Inconditionnel, avec un grand A. L’Amour qui nous coule dans les veines envers et contre tout. L’Amour qui donne un sens à tout, l’Amour qui rend heureux, l’Amour qui fait mal, l’Amour qui fait peur, l’Amour qui rythme le bonheur…

Je ne parle pas là forcément que de l’Amour "Amoureux". Je parle de tous les Amours. Être en Amour pour tout un tas d’êtres autour de nous. L’Amour inégalable qu’on ressent pour sa Mère. Sa Maman. Celle qui est la base, le tout, l’essence même de notre existence. L’Amour inestimable et immuable pour cette Femme-là. Le premier, le plus profond, le plus fort, le plus ancrés de tous nos Amours. Le sens de notre existence. La source.

La souffrance qui en découle. Cet Amour qui nous a donné la vie et nous blesse inlassablement. La souffrance parce qu’on a peur. Peur de chaque jour. Peur d’un faux pas. Peur de chaque seconde qui s’égrène et qui laisse place à la suivante avec son lot de peurs supplémentaires. La souffrance de ne rien pouvoir faire pour celle qui a tout fait pour nous. Tout fait parce que nous mettre au monde, c’est la base de tout. Tout fait parce que sécher nos larmes, apaiser nos peurs, calmer nos chagrins, limiter nos écarts, poser les limites, crier sur nos bêtises avec la seule envie de nous prendre à nouveau dans ses bras et de s’excuser… Et ne pas le faire, parce que c’est un passage obligé de notre équilibre…

Avoir mal, atrocement mal, au point de ressentir au quotidien la pointe douloureuse d’un poignard dans le cœur. Mal de ne pas savoir où placer les limites dans sa vie à Elle. Où se placer soi-même pour l’aider à retrouver son équilibre. Il était. Elle n’était pas cette femme-là, Avant.

Avoir honte. Honte de celle qu’elle est depuis qu’elle n’est plus celle qu’elle n’était pas… Ça semble compliqué, mais dans ma douleur, dans ma honte, dans ma peur, je me comprends… Avoir honte, et avoir d’autant plus mal du reste en ressentant cette honte. C’est une souffrance d’avoir honte de cette personne qu’on aime plus que toutes les autres personnes.

Avoir peur que sa dérive l’emporte trop loin, que sa bouée fragile éclate et qu’elle ne rejoigne plus jamais le bord. Même du bout des doigts, même à l’occasion. Avoir peur que sa dérive l’emporte à jamais… Ailleurs.

Avoir peur de ne pas l’entendre lorsqu’elle criera Au Secours… Avoir peur de perdre au fond de son regard la flamme d’avant qui persiste encore un peu… Avoir peur qu’elle ne se souvienne jamais de l’appel à l’Aide, l’appel à Elle, que je lui ai crié il y a quelques semaines…

L’Amour inébranlable qu’on ressent pour son Père. Cet Homme fort, parfois dur, parfois (souvent ?) en tort mais qui ne l’acceptera jamais. Cet Homme qui est notre Roi. Le premier Homme de notre vie. Celui qui nous prenait dans ses bras en rentrant du travail, celui qui nous portait jusqu’à toucher le plafond, celui qui nous tenait la main serrée dans les masses de foules, celui qui cachait souvent ses émotions, ses sentiments aux autres, mais n’hésitait pas à nous dire "Je t’aime". Ce Papa tellement fort devenu si fragile, brisé de s’être cru invulnérable et de ne pas avoir écouté les signes avant-coureurs. Ce Papa toujours le même, mais tellement différent, tellement fort encore, mais tellement faible aussi…

Cet Amour-là fait peur et mal aussi. Peur qu’il s’envole également à chaque instant, peur de revivre les mêmes peurs. Mal parce qu’il est bercé de silence, bercé de pudeur. Cet Amour vit dans la crainte de chaque parole. La crainte qu’un mot de trop éclate au vol. La crainte qu’il se braque sur ses idées et refuse à jamais d’entendre ma vérité. Cet Amour est baricadé dans l’âme d’une petite fille admirative, mais surtout impressionnée, voire terrorisée par ce Papa autoritaire et intransigeant. La peur de l’Homme noie l’Amour dans une gène permanente…

J’avais besoin de raconter leurs Amour...

Bien à Vous.

Malika