Malika Intimity...

La cour de récré des grands...

Quand j’étais gosse et ado, je n’aspirais qu’à une chose : devenir grande… Vivre parmi les grands… Oublier la persécution malsaine et incompréhensible des autres mômes de mon âge envers moi… J’étais fragile… J’étais souvent silencieuse et dans mon coin… Je suis restée longtemps la bête noire, la proie facile des petits pèteux…

J’étais cette gosse un peu paumée, toute seule au milieu ou sur le côté de la cour de récré, à jouer à des jeux imaginaires toute seule parce que les autres ne m’aimaient pas… Ou ne me comprenaient pas… J’avais bien deux trois "copains-copines" mais eux ils jouaient avec les autres, et moi les autres me faisaient ressentir que c’était mieux quand je jouais seule, sur le côté…

Alors je jouais seule, sur le côté…

Aux cours de gym, lorsque nous formions nous même les équipes de foot, de volley ou de base ball, j’étais souvent celle qui restait et qu’on choisissait parce qu’on n’avait plus le choix… En même temps, j’étais une nouille incroyable aux sports d’équipe… Trop dans la lune, trop timide que pour m’imposer… Je pensais plus souvent au jeu auquel j’allais jouer, seule, en rentrant à l’école qu’au ballon qui m’arrivait souvent droit dans le visage…

Je ne comprenais pas, mais je faisais avec… Souvent, j’avais des copains quand j’avais un paquet de chips… Le temps du paquet de chips…

J’étais ce qu’on appelle une "tête an poux"... Je ne leur avais rien demandé, à ces bestioles, mais elles m’aimaient bien… On a essayé pleins de traitements, on lavait sans cesse les draps et autres linges d maison, on faisait des shampoings et autres traitements en tout genre régulièrement et même si on arrivait à bout, il ne fallait pas longtemps pour qu’ils reviennent… Et ça attisait les moqueries et le rejet…

La cour de récré, c’était l’enfer… Même si j’étais dans ma bulle, je rêvais d’être une adulte, parce que les adultes, ils n’étaient pas les mêmes… Les adultes, ils étaient matures et sympathiques…

Aujourd’hui, ma vie est bien différente… Je ne ressens plus cette solitude, je pense être parfaitement intégrée dans mon environnement, mais malgré tout, j’ai pris conscience de quelque chose… Les gens restent toujours les mêmes… Les méchants enfants restent des méchants adultes, avec la franchise en moins.. La cour de récré des grands (même si elle n’est plus un enfer pour moi...) est bien plus hostile que la cour de récré des enfants… Les grands, ils jouent sur le fait qu’ils sont grands… Ils savent tout mieux que tous le monde, ils ne parlent jamais sur le dos des autres (non, non, jamais !)

Le monde des adultes, c’est de se prétendre parfait, honnête, droit dans ses bottes… Et cracher sur tous les collègues absents durant la pause de midi… Le monde des adultes, c’est guetter l’arrivée des autres et pouffer de rire quand ils passent…

Le monde des adultes, c’est encore pire que la cour de récré…

Bien sur, je ne pense pas être l’une de celle dont on se moque le plus (bien que les grands sont forts pour te faire croire qu’ils t’apprécient...) parfois, les cancans des autres (auxquels je peux parfois participer...) m’epuisent…

C’était mon coup de gueule du jour…

Bien à Vous.

Malika