Malika Intimity...

L'Adolescente... (Chapitre de flash-back)

Je me suis rappelée aujourd’hui que je voulais aussi parler d’un trait important de mon comportement durant l’adolescence et que j’avais avancé trop vite. Si je me souviens bien, ce "trait" comportemental était à son paroxysme alors que j’avais 13 - 14 ans. J’allais mal, je me sentais souvent minable face aux autres, inférieure. Cet "événement" de ma vie est quelque chose dont je ne parle pas, que je n’assume pas… J’ai conscience de l’étrangeté de la chose et j’en avais déjà conscience à l’époque, mais comme une addiction, c’était "plus fort que moi".

D’une certaine manière, ce "trait" est toujours présent dans ma vie aujourd’hui, à bien moindre échelle… J’étais trichotillomane et je "souffrais" d’acnée excoriée. En français, je m’arrachais les cheveux, un à un et je "m’inventais" de l’acnée à percer, partout sur le corps. Avoir eu envie d’en reparler aujourd’hui m’a donné envie de "m’informer" sur le sujet. (D’où le fait que je sois à même de vous sortir les dénominations "médicale" de ces deux troubles du comportement.)

L’arrachage de cheveux se faisait dans la salle de bain. Je me postais face au miroir et j’attrapais, un à un donc, les petits cheveux le long de ma "ligne" centrale. Je les arrachais selon un rituel étrange que je repoussais dans le temps pour prolonger la "crise". C’est à dire que je me disais : "Aller, après 3, j’arrête." J’arrachais le premier et si la racine/le bulbe ne venait pas avec, je le décomptais, il m’en fallait 3 AVEC la racine. Si la racine venait, alors je la "mangeais" (juste la racine que j’enlevais d’abord du cheveu en la glissant entre les doigts !) et je comptais ce cheveu comme le premier. Je faisais parfois "exprès" de tirer moins fort pour que la racine ne vienne pas. Et bien souvent, lorsque les 3 cheveux avec racine étaient sortis, je me disais : "aller encore un !"

C’était un espèce de combat étrange avec moi-même. Pendant ces crises, qui durant un certain laps de temps étaient quotidiennes, j’étais dans un "état second". Je me focalisais là-dessus et je ne pensais plus à mes tracas. J’étais dans la salle de bain, donc ni la belle-mère psychopathe, ni le beau-père dépravé, ni la mère alcoolisée, ni le père trop autoritaire ne pouvaient venir m’importuner. J’étais seule avec moi-même, à l’abri des autres.

Je m’arrachais aussi parfois les poils pubiens. Seule sur les WC et à la main. J’en attrapais plusieurs à la fois et je tirais pour les arracher. Ça me faisait mal et je ne comprends pas, encore aujourd’hui, ce qu’il me passait par la tête. Je crois que la douleur physique et l’isolement soulageaient les douleurs psychiques…

Pour les cheveux, j’ai arrêté lorsque ma sœur m’a fait remarquer que j’avais un "boulevard sur le haut du crâne". Ma ligne était large d’un petit centimètre à force d’avoir arraché tous les cheveux qui s’y trouvaient. J’ai alors changé de coiffure, j’ai déplacé ma ligne sur le côté. Elle y est toujours aujourd’hui et les crises ont cessées ce jour-là. Les poils pubiens, c’était plus rare et j’ai arrêté de le faire de cette manière lorsque j’ai découvert Gillette.

L’écrire me fait d’autant plus prendre conscience à quel point c’est bizarre. J’ai un peu honte de me dire que je vais cliquer sur "Publier" et balancer ça "comme un cheveu dans la soupe" (LOL!)... Mais je m’en fous, je sais qu’ici, je peux le confier sans peurs…

Je vous parlerai de l’acnée excoriée et de ce qu’il reste de ces "troubles" dans ma vie actuelle demain.

Merci de ne pas juger ça !

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika