J’aimais énormément l’effervescence de la rentrée de septembre. Ce bonheur de retrouver les amis et amies, de voir de nouvelles têtes, la fraicheur de cette fin d’été, le plumier gonflé à bloc de nouveaux ustensiles pour l’année… L’appréhension de la nouvelle classe, des nouveaux profs… Tous les élèves de cinquième, toutes sessions confondues, ont été appelés à se présenter dans la salle des fêtes afin de connaître la répartition des classes. C’est dans cette salle que je l’ai vu. Lui. Il était revenu ! Il recommençait là où il avait lâché deux ans avant ! Il allait être en cinquième. Moi aussi.

J’ai essayé de garder mon calme en me disant qu’on ne serait forcément pas dans la même classe… Ce n’était pas possible. Les classes de générale ont été appelées. Je n’étais pas en générale. Je n’ai pas entendu son nom. Ensuite, les Educ A. J’allais être en Educ., mais je n’ai pas été appelée pour cette classe. Lui non plus.

Vint le tour des Educ. B. Il a été appelé. Ma seule chance de m’en sortir dignement était qu’une troisième classe d’Educ. soit formée et que je fasse partie de celle-là. J’espérais en fermant les yeux lorsque mon nom a été cité, pour la classe des B.

Moi. Lui. B. ! Dans la même classe ! Je n’en revenais pas. Je ne pense pas avoir connu de honte pire que celle là durant ma vie d’adolescente. L’année précédente, j’avais relevé la tête, j’avais grandis, je me sentais vraiment changer et ne plus être une enfant et voilà que mon plus gros délire de fin d’enfance me revenait en pleine face !

Je me souviens de ces deux premières heures de cours passées dans un stress inégalable. Je me souviens que je n’osais pas me retourner et que je n’attendais qu’une chose : m’enfuir de cette classe, de ce bâtiment, de cette école, de cette ville. M’enfuir et raconter à mes copines l’horrible situation que j’allais être amenée à vivre ! Être dans la même classe que mon mythe de l’amour !

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika