Malika Intimity...

"Je suis au courant pour tes textes.."

Il a relevé la tête et m’a regardé, j’avais l’impression de ne plus entendre correctement le bruit qui nous entourait. Presque l’envie de ne plus entendre. La peur d’entendre les mots qui allaient sortir de sa bouche. J’étais déjà en train de me demander à quoi elle ressemblait, si elle était plus mince ? Plus douce ? Plus petite ? Plus belle ? Plus franche ? Me demander ce qu’elle était de plus, tout simplement…

Et j’ai entendu l’écho d’une phrase qui m’a tétanisée : "Je suis au courant pour les textes que tu publies sur Internet au sujet de tes exs !" La première fraction de seconde, j’ai cru qu’il ne me pardonnerai jamais. La deuxième, j’ai tenté d’analyser… De réagir. Je me suis sentie honteuse. Nue. Fragile. Désabusée.

Ces textes. Ceux-ci dont celui-ci fait partie, c’est MOI. C’est À MOI. C’est mon âme, c’est tout ce qui ne se dit pas. Je crois que tous le monde garde en soi des choses qui ne se disent pas. Moi, j’avais besoin d’écrire. J’avais trouvé sur ce site l’Eden de mon âme. C’est sans doute naïf. Comme moi. Tout est là, facile d’accès à tout un chacun. Mais c’était l’intimité public dans l’anonymat le plus total. Qui aurait pu faire le rapprochement, si même un doute pouvait se tramer dans la tête d’un lecteur de passage, combien de chances il y a t il pour être sûr que c’est moi ? MOI. La Malika qu’ils ne connaissent pas sous ce prénom ? Ce prénom n’a rien à voir avec moi. Il revient de loin et a été transformé au fil des années.

Tout s’est écroulé. Mon Éden est devenu un enfer sur la troisième fraction de seconde. Mais je sais ce que j’écris. Je sais que j’écris ici les choses telles que je les ressens. Les textes que j’ai écris ce dernier mois peuvent être mal interprétés puisqu’ils ont été mal rédigés. J’étais paumée entre un présent heureux et confortable et un questionnement revenu tout droit du passé. J’ai remis en doute et en question mon passé. Parce que j’ai des regrets concernant mes agissements dans le passé. Les avoir écrit, ces regrets, en m’adressant directement à C., ça a fait naître en moi un geyser de questions, d’émotions, de doutes PASSÉS… Je sais pas contre ce que je veux dans l’avenir, au jour d’aujourd’hui : ce que j’ai déjà, ni plus, ni moins : ma famille !

Alors, après que cette logique se soit imposée dans ma tête sur la quatrième fraction de seconde (c’est speedland, là-dedans :)), je l’ai regardé dans les yeux et je lui ai dit : "Et ?"

Il m’a dit qu’il s’en voulait énormément, d’abord, d’avoir violé de cette façon mon intimité. Je lui ai dit que ça me faisait vraiment chier, mais que je ne lui en voulais pas. Je crois que j’aurai pu faire pareil si quelque chose me semblait louche. Je lui ai demandé comment il avait su ? Depuis quand me lisait-il en secret ? Il m’a dit qu’il le savait depuis longtemps - des années. Qu’il était tombé dessus un jour dans l’historique de mon ordinateur, qu’il avait regardé quelques lignes ci et là et qu’il s’était juste dit que ça devait être positif pour moi. Et puis il y a une semaine à peu près, il a lu le prénom de Malika dans un article quelconque et il a repensé à ce site. Piqué par la curiosité, il s’est demandé si je le tenais toujours à jour et il est revenu voir. Et il a lu ce que vous avez tous lu. Tous ces textes dans lesquels je ne reviens que sur le passé.

Ça lui a fait mal. Il a vu notre relation partir en cendre. Il a cru qu’il me perdait. Il se demandait jusqu’où ça pourrait aller ? S’il venait frapper à la porte, que ferais-je ?

Je l’ai arrêté. Je lui ai expliqué mon point de vue en reprenant le journal en support. Je lui ai expliqué que mes regrets étaient sur le passé. Si C. frappe à ma porte ce soir où n’importe quand, je lui demanderai pardon. Je lui souhaiterai d’être heureux. Je prierai pour qu’il me pardonne. S’il venait à me faire des avances, à tenter à nouveau sa chance, je lui dirait qu’il est hors sujet. En retard de plusieurs années.

Il m’a dit qu’il était important pour lui de m’en parler parce qu’il ne supportait pas l’idée que je lui fasse l’amour en pensant à quelqu’un d’autre. Non mais ça va pas ! ? Quand on fait l’amour, je le regarde dans les yeux ! Parce que c’est lui. Lui que j’aime, avec loi que je vis ce moment. Et jamais, JAMAIS, je ne penserai à qui que ce soit d’autre que lui quand je suis dans ses bras où quand je pense à l’avenir !

On a discuté longtemps, je n’avais rien à cacher, je lui ai fait un résumé de ce journal. Je lui ai parlé de "Ceux que j’ai aimés...", de pourquoi j’avais écris ça : pour faire de l’ordre dans cet enchaînement de relation que j’avais vécues. À l’époque de l’écriture, on était pourtant déjà ensemble depuis un moment. Mais je ne doutais déjà pas de mes envies pour l’avenir. J’étais simplement perplexe face à tous ces amours que j’avais ressentis sur une période très courte. J’avais besoin de comprendre les émotions que j’avais vécues.

Je lui ai dit que j’avais aussi énormément écrit sur Maman. Sur ma famille. Je lui ai aussi dit que je ne lui en voulais pas, mais que j’étais perdue. Que je ne pourrais sans doute plus jamais me sentir en sécurité et libre, ici… Ça me fait penser au texte que je vous avais dédié.. C’est ça qui va me manquer : l’intimité !

Il m’a promis de ne plus revenir. Je lui ai demandé de me le promettre encore. Il m’a dit qu’il comprenait et qu’il ne m’en voulait pas de ce que j’avais écris. Qu’il ne doutais pas. Qu’il m’aimait mais qu’il avait eu tellement peur. J’ai été rassurée qu’il m’écoute et qu’il comprenne. Qu’il ne doute pas de moi.

Je lui ai demandé d’imaginer ce site comme un journal papier dans un tiroir dont il connaissait l’existence mais dont il respecterait le caractère intime. Il me l’a promis. Mais j’ai peur. Toutes mes barrières ont cédées sous le poids de cette intrusion. Même si je l’a comprend. Même si je ne lui en veut sincèrement pas.

Cette conversation à été des plus bénéfique pour nous, j’en suis sûre. Je crois que ça va nous permettre de nous rapprocher plus encore. De retrouver une complicité et une proximité qui se cachait dans l’habitude ces derniers temps…

Je ne pense pas ouvrir un nouveau journal, ça ne ferait que de repousser mes craintes, s’il connaît la plateforme principale, il est susceptible de me découvrir dans tous les journaux que je voudrais créer… J’ai pensé à mettre mon journal en privé. Mais je ne sais pas… Ça change tout. Tout à changé. Excusez-moi.

Je vous aime quand même vraiment fort, amis diaristes ! <3

Bien à Vous.

Malika