Malika Intimity...

C'est juste une évidence...

Vous savez déjà pas mal de choses sur ma famille. La proche et la moins proche. Au sens propre et au sens figuré.
Il y a papa, maman, les frères et sœurs. Les proches au sens propre.
Il y a ma Marraine et ses filles. Les proches au sens figuré. Sens figuré parce qu’elles ont autant - si pas plus - d’importance que les proches au sens propre, mais elles ne sont "que" une autre branche. Et pourtant, elles m’ont laissé bourgeonner avec elles sans jamais rien attendre en retour. Alors au sens figuré, elles sont les plus proches...
Et puis il y a les autres. Épars un peu partout dans ma vie. Les oncles. Les tantes. Les autres cousins et cousines. Ceux que je ne vois jamais ou si peu. Ceux avec qui une gêne s’installe systématiquement. Une pudeur un peu naze qui prend le dessus sur la beauté de notre lien du sang. Il y a ma grand-mère et mon grand-père. Ils devraient compter parmi les plus proches. Ce n’est pas forcément le cas. J’ai recréé un lien avec mon grand-père ces deux dernières années, parce que même sans le connaître, il me manquait. Sa présence dans ma vie me manquait. Mais le lien recréé est futile et fragile. C’est un homme réservé. Je pense qu’il nous aime. Mais il a du mal à l’exprimer. Il a du mal à s’exprimer.
Et puis… Et puis il y a Elle. Cette cousine éloignée dont j’ignorais presque l’existence il y a encore sept ans d’ici. La fille unique du cousin de mon père, lui-même fils unique. Toute seule, perdue sur une branche… On s’est croisées au détour d’une suggestion Facebook, à ses débuts. Elle m’a écrit : "Tiens, on a le même nom.. Tu penses qu’on vient du même arbre ?" Alors on a discuté un peu, je lui ai parlé de ma branche, elle m’a parlé de la sienne. Je me souvenais de son papa. Elle se souvenait du mien. Elle se souvenait même un peu de moi, en y repensant, mais ça faisait tellement longtemps. Moi, je ne me souvenais pas. Il y a dix ans entre nous, ça doit être pour ça que nos souvenirs ne se rejoignaient pas. On est devenues "amies" sur la toile. On likait nos aventures respectives, on pensait souvent que nos goûts et nos aspirations se rejoignaient, contrairement aux souvenirs. On parlait parfois. Parfois un peu. Parfois beaucoup. Parfois de rien. Parfois de tout. Parfois de nous. On voulait se rencontrer dans la vraie vie. Je crois qu’on avait toutes les deux un peu peur, en fait. Peur de cette fameuse pudeur. Celle qui fige les relations et les liens du sang dans la futilité, dans des sourires pincés, dans des mots, des discours et des discussions qui n’arrivent pas à naître. On avait peur d’être déçues, alors on se disait que.. mais on n’agissait pas.
Et puis. Et puis on a fait le pas. J’en ai parlé d’ailleurs, c’était en janvier. Toutes les peurs et les appréhensions se sont envolées dans l’évidence du lien du sang, du lien du cœur. Dans l’assurance que me criaient ses yeux.
Depuis, chaque nouveau moment avec elle est effarant d’évidence, de ressemblance, de complicité. De famille. Elle est, finalement, la seule "cousine" (en étant la plus éloignée) paternelle en qui je me retrouve vraiment. Il y a, du côté paternel, une autre cousine que j’aime beaucoup. Une fille fragile, étrange, mais entière. Mais souvent, tout au long de notre relation, j’espérais pouvoir lui ressembler, me modeler d’elle. J’ai aimé des chanteurs parce qu’elle les aimait. J’ai aimé des films, des séries, parce qu’elle les aimait. Il y avait en moi un manque de personnalité que je comblais en puisant dans celles des autres. Mais c’était ridicule, risible, même. D’un autre côté, c’est peut-être une attitude typique d’adolescents fragilisés. Je ne sais pas. Je m’en fous, en fait.
Et donc, pour en revenir à cette cousine éloignée qui, en quelques mois, est devenue plus proche qu’aucune autre (paternelle), chaque moment à deux est une merveille de plus. On rit de nos ressemblances. On s’esclaffe dans les confidences de l’autre parce que souvent, très souvent, on se retrouve mutuellement dans ce que l’autre est.
Je suis heureuse, comblée, fière, contente de l’avoir enfin dans ma vie. Je me sens proche d’elle, je ressens l’évidence de ce lien, je ressens l’importance de le nourrir. Elle devait rentrer dans ma vie, c’était essentiel. Je ressens l’envie de l’écouter, de me confier à elle. Nos histoires sont parallèles et se rejoignent dans l’évidence. Juste l’évidence…

Bien à Vous.

Malika