Coup de blues… Depuis l’avant grossesse, j’ai pris 30 kg… 30 PUTAINS de kilos ! J’ai toujours été très mince - voire trop mince. J’ai toujours vu dans les yeux de mon homme un désir et une passion lorsqu’il me regardait… Jusqu’à il y a peu… Maintenant, il ne me regarde plus… Il ne regarde que mon ventre joliment arrondi… Il ne regarde plus mes jambes, mes cuisses grasses et vergéturées… Mes fesses flasques et zébrées par la peau craquée… Il rigole sans se rendre compte du mal que ça me fait lorsque je me plains de cette prise de poids.

Je me sens moche, grosse et indésirable… C’est bien simple, j’en suis toujours au stade d’il y a quelques temps, lorsque je vous ai confié lui en avoir parlé… Il a tenté de me rassurer, mais il ne vient pas plus vers moi pour autant… Pour dire les choses comme elles sont, dans notre intimité, il ne fera rien si je ne prend pas les choses en mains. Il se contente de laisser sa main sur mon ventre et de s’endormir plus vite que son ombre…

Et j’en souffre… Mais comment lui dire encore ? Comment lui dire que je vis mal ce désir qui me semble inexistant ? Comment lui dire ces sentiments de mal être qui m’assaillent ? Je ne sais plus… Je n’en dors plus… J’en pleure en silence, la nuit, bercée par ses ronflements d’ignorance…

J’ai besoin, envie de lui. Besoin qu’il s’occupe de moi, de mon corps comme il pouvait le faire avant ces 30 kg…

J’ai mal des réflexions des gens, de mes collègues, de mes amis, qui ricanent en me voyant et se sentent fiers de pouvoir m’appeler "La grosse"... J’ai mal, mais je ne dis rien, je préfère jouer la carte de la dérision et du je-m’en-foutisme… Mais j’ai mal…

Ca fait une semaine que je lui dis chaque jour qu’il me manque, sans pour autant tenter quoi que ce soit quand vient l’heure d’aller dormir… Une semaine qu’il me répond que "Moi aussi...", mais qu’il ne fait rien… Et ça fait des mois que ça se passe comme ça… Des mois que je fini par entreprendre l’affaire par dépis, au bout d’une semaine, voire 10 jours…

Peut-être que la situation de grossesse l’effraie un peu, mais il ne me le dit pas… Et je ne sais plus comment entendre son stoïcisme…

Il me manque… Plus les jours passent, plus je monte sur cette foutue balance, plus j’en souffre… Il me manque !

C’est ridicule, dans le fond, j’en ai un peu conscience, mais le ressenti est là et la souffrance qui va avec aussi…

J’ai hâte de me défaire de cette surcharge pondérale et de me retrouver quand je me regarde dans le miroir… Hâte de pouvoir remonter un de mes vieux jeans plus haut qu’à mi-cuisse… Je suis moche, grosse et indésirable…

Bien à Vous.

Malika