Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 41)

J’en étais donc là, dans le train vers chez D., le stress au ventre à l’idée de voir V., et toujours ces sentiments douloureux à l’égard de T.

Lorsque je suis arrivée, V. était toujours chez lui, avec le copain de sa petite soeur. Elle, par contre, sa petite soeur, était déjà chez D., elle voulait se préparer avec P. et moi.

Ce soir-là, je voulais être belle, je voulais éblouir. Je voulais m’éclater et tout oublier. Je me souviens encore parfaitement de ma tenue. J’avais opté pour une robe en tissu léger bleue. Un bleu pure et éclatant. C’était un dos nu très décolleté dont la jupe volait au vent. Je voulais être sexy. Je me trouvais même "trop" sexy, limite vulgaire, je me souviens donc avoir mis un top noir sous la robe, afin de limiter le décolleté.

On s’est maquillées et coiffées pendant une bonne heure, relissant nos cheveux, retouchant nos yeux et repulpant nos lèvres. Pendant que je me lissait les cheveux devant un miroir posé au mur dans la cuisine de D., sa maman a dit quelque chose comme : "Elle est quand même sublime, notre Mali !" Ca m’avait beaucoup touché ! !

L’heure du départ approchait lorsque la porte d’entrée s’est ouverte. C’était V. Je ne me voyais pas, mais je suis prête à parier que sous mon fond de teint, mes joues s’empourpraient… Il me mettait un peu mal à l’aise, notre ambiguïté de l’autre soir me mettait mal à l’aise. Je me souviens par contre de sa tête lorsqu’il m’a aperçue. Il s’est pincé la lèvre inférieure avec les dents et s’est figé sur place, les yeux brillants de fascination. J’avais réussi, j’étais sexy. J’ai du sourire bêtement et baisser la tête alors que les autres partaient en fous rire et le taquinaient : "Elle est belle, hein !!" Et bien sûr, il a répondu : "Et comment !!" J’avais presque envie d’aller troquer ma tenue contre un pull et un jeans et de rattacher mes cheveux. Je n’étais pas habituée par ce genre de fascinations venant d’un de mes meilleurs amis.

Mais je n’en ai rien fait, il était temps de se mettre en route.

Nous sommes montés en voiture, P., D., L., M. et moi dans une voiture et V., sa soeur et son copain dans l’autre. En route pour une soirée que l’on voulait inoubliable…

Une petite heure de route et nous étions déjà sur le parking de la boîte de nuit. Il faisait froid, très froid. Je regrettais encore le pull et le jeans, mais je savais qu’à l’intérieur ça irait mieux. Heureusement, la file d’attente à l’entrée n’était pas très longue, nous sommes donc rapidement rentré dans ce monde à part.

J’ai toujours trouvé que les boîtes de nuits étaient un monde à part. Les gens qui te regardent en boîte de nuit baissent généralement les yeux dans la rue. Les filles qui se déhanchent en boîte essaient généralement de sembler "saintes ni touches", en rue. Les gens ne sont plus les mêmes. En boîte, c’est comme si tous le monde se connaissait, comme si le temps d’une soirée, s’accorder une danse avec un parfait inconnu coulait de source. Ce même parfait inconnu qui baissera les yeux si par hasard, tu le recroises dans la rue…

Dans un premier temps, nous nous sommes accoudés au comptoir et avons commandé une bouteille pour tous le monde. On essayait de discuter, mais tous le monde le sait ; en boîte de nuit, ça ne sert à rien d’essayer de s’entendre. Nous nous mettions donc doucement à laisser les ondes sonores nous transporter. On se remuait légèrement et regardait les premiers arrivés faire honneur à la piste de danse. De temps à autre, je croisais le regard de V., un regard figé sur moi et charmeur à mourir. Nous commandions rapidement une deuxième bouteille, afin de laisser l’ambiance se jouer de nous.

Déjà, P., la petite soeur de V., L. et moi formions un cercle invisible pour danser de plus en plus expressivement. Tout en restant non loin du bar et de nos amis. V. a débarqué devant nous et a commencé à nous prendre en photo avec son téléphone. Cette photo là m’avait fait sourire. Les regards des filles étaient perdus dans le vague, le mien était insistant et dirigé vers V. Sur le moment, je ne m’en rendait pas compte, c’est en voyant la photo, après, que cela m’a flashé…

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika