Malika Intimity...

MA Meilleure Amie...

Elle s’appelle N.

Notre amitié remonte à assez loin… Le temps de compter, je dirai 9 ans…

Notre amitié a été secoué de pour et de contre, de faux semblants et d’hypocrisie, mais elle est toujours là, finalement…

Il a toujours été difficile de mettre des mots sur cette amitié. On ne se confiait pas particulièrement tous nos secrets. Bien sûr, on savait l’une et l’autre où étaient nos failles, mais on se comprenait souvent mieux en silence qu’en paroles…

Mais dès notre première rencontre, j’ai voulu la garder. Vous raconter notre histoire en un article, c’est un fameux challenge. Tellement de haut et de bas. Tellement d’erreur de l’une et de l’autre.

Avant le mois d’avril, on ne se parlait plus depuis plus d’un an. En fait, elle m’avait recontactée vers février 2010 en me disant que je lui manquait, qu’elle avait beau chercher, que rien ne me remplaçait. Alors on s’était revues, après beaucoup trop de mal qu’on s’était fait, l’une l’autre.

On s’était revues une fois, une seule petite fois. En se promettant de se revoir rapidement. Et rien n’en a été. On s’est niées. J’ai préféré oublier que de m’accrocher à un souvenir douloureux. J’ai pensé qu’elle s’en foutait, qu’elle n’avait pas vraiment besoin de moi dans sa petite vie bien rangée.

Je me dis que cet article doit être assez difficile à suivre pour vous, vu de l’extérieur. Mais comme je vous le dis, je ne pourrais pas tout décrire en un article. J’ai presque envie de dire qu’il me faudrait autant de chapitre que dans mon autre récit, uniquement dédiés à N. pour que vous compreniez tout.

Bref. Elle a eu un bébé. Une petite fille, Kassy. Elle est superbe, sa petite fille. Ca m’a fait mal. J’ai voulu de ses nouvelles, durant sa grossesse, mais je ne voulais pas encore faire ce premier pas. (J’ai très souvent fait le premier pas, avec N.) Alors j’ai attendu. Sa grossesse avançait et je me faisais à ses silences. Et puis sa fille est née. J’ai eu envie d’aller la voir, mais je ne l’ai pas fait. Je me sentais de trop. Je ne voulais pas de ce malaise.

Et puis sa fille a eu 2 mois, et elle m’a envoyé un message. Je ne m’attendais plus du tout à un tel pas de sa part. Elle me demandait ce qu’il nous était arrivé. Comment nous en étions arrivées là ? Elle me disait encore que rien ne me remplaçait, qu’elle pensait à moi, mais qu’à force de silence, la gène de revenir était devenue plus forte que le culot de s’imposer, mais ce soir là, elle a osé. Elle me disait qu’elle avait chialé toutes les larmes de son corps en sortant de la maternité. Chialé sur la déception de ne pas m’y voir. Elle avait espéré secrètement. Moi aussi ! C’était aussi ça, nos silences, des actes manqués… Elle me disait qu’elle voulait tellement que je connaisse sa fille, que sa fille me connaisse, qu’elle voulait pouvoir lui parler de nous avec moi.

J’étais sur le cul ! Juste : sur le cul ! C’est ce que je lui ai dit. J’ai été très franche et très cash en répondant, mais je savais que rien ne servait de tourner autour du pot. Je savais que de jouer la carte de la toute contente absolument pas contrariée par cette longue année de silence n’était pas la solution. Je savais aussi qu’elle risquerait de très mal prendre ma réponse. Mais je me suis dit : "Ça passe ou ça casse… Je n’ai plus rien à y perdre, elle a tout à y gagner..."

Alors j’ai craché mes déceptions, je lui ai dit qu’elle seule avait les réponses à ces questions qu’elle me posait. Je lui ai dit que j’avais eu envie de venir la voir à la matenité, mais que je ne voyais pas l’intérêt de me manifester si cela n’intéressait pas l’intéressée… Je lui ai dit qu’elle aussi elle me manquait. Qu’elle ne cesserait jamais de me manquer, mais qu’à défaut de souffrir de ses silences inattendus, je préférais souffrir de son absence soutenue.

Je lui ai répondu un roman en fait, mais en gros, c’est ce que ça disait.

Dans un premier temps, elle n’a pas répondu. Ca m’a rongé ! ! Elle me manquait et ce nouveau silence me démontait ! ! Et puis au bout de deux jours, elle a répondu. Sur le ton de la défensive. Puis elle s’est radoucie. Elle comprenait ma colère, elle s’en voulait…

On s’est revues. J’étais contente. Mais j’avais peur. Et depuis, elle m’écrit toutes les semaines, elle me dit que je lui manque, qu’elle est tellement contente que je lui ai donné cette dernière chance. On s’est encore revues… 3 fois en tout. Mais avec le boulot de mon côté, sa fille du sien, on ne saurait pas non plus se voir tous les jours.

J’espère simplement que ce rythme là continuera ! !

Je continuerai à vous parler d’elle, mais E. va rentrer, déjà, donc je vais vous laisser pour ce soir…

Bien à vous.

Malika