Cette nuit là a été particulièrement pénible. T. me tournait le dos et ne se préoccupait absolument pas de ma douleur et mon état. J’étais transparente pour lui. Inexistante. Et ça me faisait tellement mal ! Je n’ai pas beaucoup dormi de la nuit. Le lendemain, je lui ai demandé de me ramener chez moi.

Il l’a fait. Sans un regard, sans un sourire, sans un geste tendre. J’avais l’impression de le dégoûter. Quelle horrible sensation que de se sentir dégueulasse dans les yeux de celui qu’on aime. Je suis rentrée chez moi sans me retourner, mais j’en souffrais.

Ce jour-là, je suis monté dans ma chambre, dans mon lit avec mon PC portable sur les genoux. Je souffrais. Cette saloperie de virus ne m’avait pas ratée. Lorsque je voulais uriner, ma marraine était obligée de venir avec moi pour m’empêcher de tomber dans les pommes parce que la douleur en devenait insupportable, l’acidité des urines sur les plaies béantes causées par cette crasse, c’était insoutenable.

En cours de soirée, j’ai d’ailleurs dit à ma marraine que je voulais quelque chose pour faire passer la douleur. Je me retenais d’aller à la toilette jusqu’à ne plus savoir et c’était à chaque fois atrocement douloureux. J’ai alors demandé à ma marraine d’en parler avec l’infirmier de ma grand-mère, de lui demander s’il n’y avait pas une crème qui puisse m’apaiser ou un anti-douleur.

L’infirmier ne savait pas trop quoi faire, c’était délicat. Un anti-douleur ne changerait rien à la douleur au moment d’uriner et une crème, vu l’état de mes plaies, ferait pire que mieux. Il a donc proposé la sonde urinaire. Ca ne m’enchantait pas, mais au moins, avec ça, j’allais être tranquille.

J’ai donc finalement opté pour la sonde urinaire en sachant que j’allais devoir passer une semaine complète dans mon lit en évitant au maximum de me déplacer. Ca tombait bien, me déplacer me faisait atrocement souffrir et je préférais rester dans mon lit toute seule et oublier cette crasse de virus.

J’ai prévenu T. par SMS que je n’allais pas bouger de mon lit pendant la semaine et que s’il voulait me voir, c’était chez moi. Il m’a répondu, toujours aussi froidement quelque chose comme : "Ok"...

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika