Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 29)

Plus les jours passaient et plus je me sentais fébrile. J’ai commencé à être très irritée dans la zone intime. J’ai pensé à une mycose, ça arrive. J’ai été à la pharmacie et j’ai expliqué les symptômes. La pharmacienne m’a donné une crème apaisante et m’a dit que d’ici quelques jours, ça devrait aller mieux.

Le lendemain, c’était pire et le surlendemain, encore plus. Je me tracassais beaucoup. Je me demandais ce qu’il pouvait bien m’arriver. C’en était devenu vraiment douloureux. Des sensations de brûlure atroces et une gêne constante. Une gêne dans les deux sens. J’avais honte sans même savoir de quoi.

J’ai fini par me rendre à l’hôpital, aux urgences. J’ai demandé à voir un gynécologue dans l’urgence. Après examen, le gynécologue m’a dit qu’à la base, c’était bel et bien une simple petite mycose, mais à force de démangeaisons et à force de frottement (à cause des démangeaisons...) j’avais fortement irrité les muqueuses. Il m’a prescrit de l’Isobétadine Gynécologique et un soin intime pour femme.

Je demandais à T. pour venir chez lui. Sa distance et ses hésitations me faisaient peur et je ne voulais pas le perdre. On s’était dit tellement de choses, on s’était déjà vu tellement loin tous les deux, comment et pourquoi pouvait-il reculer comme ça, aussi brusquement ? J’avais tellement peur. Il me disait de faire comme je voulais, mais qu’il n’était pas bien et que nous voir dans ces conditions ne ferait que de me faire du mal. Il ne voulait pas me faire du mal, me disait-il. Mais j’y allais quand même, au risque d’en souffrir.

Et j’en ai souffert. Il était souvent sur son PC, absorbé par un jeu ou par un site d’achat de voiture en ligne et j’étais souvent… complètement invisible. Il avait raison, ça me faisait du mal. Le soir, quand on allait dans la chambre, j’essayais de me blottir dans ses bras et il se retournait. Je ne pouvais que passer mon bras autour de lui et attendre un retour de sa part. Et j’attendais. Et à force d’attendre, je m’endormais. Il était là, mais il me manquait terriblement. Je prenais sur moi.

Le jour suivant cette visite à l’hôpital, mon état s’était encore aggravé et je ne trouvais absolument plus ça drôle. Je suis retournée à l’hôpital et le verdict est tombé. J’en ai encore honte actuellement. Je n’ai pas compris, je n’y croyais pas, je me sentais tellement sale. Cette saloperie, en soi, n’est rien de très grave, mais comment était-ce possible, malgré tout? !

Connaissez-vous les boutons de fièvres ? Herpès labial de son nom scientifique. En ce qui me concerne, je suis porteuse du virus de l’herpès génital. L’équivalent du bouton de fièvre, mais ailleurs. Je n’en suis pas fière, vraiment pas. Je me sentirai salie par cette crasse jusqu’à la fin de mes jours. Même si, comme je vous le dit plus haut, en soi, ce n’est rien de grave. C’est plus ennuyant et dégradant que grave.

J’étais choquée, horrifiée par les mots de ce médecin qui était catégorique sur le syndrome. Ce n’était pas possible. Depuis deux mois, je n’avais eu de relations intimes qu’avec T., mon compagnon, ai-je expliqué au docteur. Il m’a dit que ce virus pouvait être en moi depuis des années sans ne s’être encore manifesté. L’horreur ! Des années !

Je suis sortie de l’hôpital avec un traitement antibiotique à prendre pendant dix jours et un certificat médical pour le travail "vu l’étendue des dégâts". En effet, j’étais presque incapable de marcher et de m’asseoir tellement la douleur était insupportable. J’ai contacté T. et lui expliqué ce qu’il en était. Je lui ai dit que j’avais honte et que je ne comprenais pas. Il m’a dit que c’était sans doute un de mes exs qui m’avait refilé cette crasse et que ça le dégoûtait.

J’avais mal. Ses paroles m’ont déchiré le cœur en morceaux. Je lui ai promis que je n’avais vu personne d’autre que lui depuis qu’on était ensemble et qu’il fallait qu’il me croie. Je voulais aller chez lui, il m’a dit la même chose que les jours précédents. J’en souffrais, mais j’y suis allée quand même.

Avant d’arriver chez lui, j’ai envoyé un SMS commun à C. et à J. Je voulais être honnête et si ce virus pouvait dormir en moi depuis des années, je me devais de les prévenir. Ca pouvait venir de l’un deux ou pire, je pouvais leur avoir transmis. Je me sentais tellement crasseuse. Tellement monstrueuse.

Arrivée chez T., même comportement que les jours précédents. Froideur, ignorance et distance étaient au rendez-vous. Même soirée que les précédentes. Lui, dans son coin, moi dans l’attente…

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika