On passe notre temps à se dire à nous même et à dire à nos proches qu’ils sont des gens biens… Je le conçois bien. Mais parmi tous les proches de nos proches et les proches de nos ennemis et les proches des gens qu’on ne connaît absolument pas et les proches de tous ces gens là… Qui sont les gens moins biens... ?

On est tous d’une part, des gens biens et d’autres part, des gens moins biens… On fait des erreurs. Parfois banales. Parfois conséquentes. Parfois désastreuses… On fait de bonnes actions. Parfois toutes simples, inaperçues. Parfois valorisantes, flatteuses. Parfois extraordinaires, héroïques… On avance et on grandit. On apprend de chaque instant…

Je suis quelqu’un de bien. Je le dis parce que je me connais quand même un peu… Je sais que je peux écouter les gens qu’ils aient des ennuis ou pas, vraiment. Prendre le temps d’analyser avec eux les situations et essayer de les aider à en tirer le meilleur. Je sais que je suis honnête. Si dans un bus, un chauffeur me rend 1€ de trop sur le prix de mon titre de transport, je ne les garderai pas, jamais. Je me sentirais tout simplement trop mal. Je me souviens, un jour, j’étais dans un magasin de cosmétique et je regardais un peu ce qu’il y avait de neuf dans les rayons. J’ai vu une petite trousse de manucure qui était accompagnée d’un présentoir en plastique décrivant son contenu. Dans la main gauche, j’ai pris le présentoir et dans la main droite, j’ai pris une trousse du rayon. J’ai lu ce qu’il était écrit sur le présentoir et je me suis dit que c’était un peu cher pour ce que c’était, du coup, j’ai remis le présentoir dans le rayon et… je suis sortie du magasin, la tête dans la lune… J’ai marché un bon 200 mètres en regardant distraitement autour de moi avant de me rendre compte de ma bourde. C’est en voulant prendre une cigarette dans ma sacoche à bandoulière que j’ai réalisé que j’étais sortie de ce magasin avec la trousse de manucure sans la payer. Je me suis sentie atrocement mal. Honteuse. J’ai fait demi-tour. Je n’aurais jamais pu la garder. C’était presque étrange comme sentiment… Je ne voulais pas garder un vol, même involontaire, sur la conscience… L’honnêteté, c’est la base de tout… Je le pense vraiment… Bref…

À côté de ça, je sais que je suis quelqu’un de moins bien. Je le dis aussi parce que je me connais… Je sais qu’il m’est arrivé de mentir pour me protéger. Je sais qu’il m’est arrivé d’être hypocrite pour m’en sortir ou par profit. Je sais qu’il m’est arrivé de tricher, d’une manière ou d’une autre, de trahir, de faire pleurer sans doute, de me défiler…

À l’écrire comme ça, j’en ai honte. Et pourtant, c’est bien réel. C’est bien réel pour moi et je sais que c’est bien réel pour d’autres aussi, pour tous, en fait… Osez me dire que, tout au long de votre vie, vous n’avez jamais fait un seul de ces points que je cite plus haut…

Je n’y croirai pas… L’un de ceux là, ou d’autres… Je pourrais en arriver à parler des 7 pêchés capitaux, mais je n’ai pas envie de m’étendre et puis, vous savez déjà tous certainement de quoi il en retourne à peu près…

Tout ça pour ça… Personne n’est quelqu’un de bien… Mais personne n’est quelqu’un de mal non plus… On est tous un peu des deux… Parfois à plus forte échelle d’une part que de l’autre… Parfois il y a des gens qui commettent des actes irréparables de leur propre gré. Parfois, il y a des gens qui font une erreur. Une toute petite erreur. Une erreur qu’on pourrait tous faire des milliers de fois dans notre vie, sauf que pour eux, elle a des répercussions lourdement conséquentes…

Parfois, ces gens là n’étaient personne… Juste quelqu’un parmi des milliards de personnes… Une seule personne qui n’était ni parfaite, ni monstrueuse. Une personne qui aspirait simplement à être heureuse, sans être exigeante avec la vie. Elle voulait juste vivre sa vie tranquillement. Partager son savoir et apprendre des autres en toute simplicité. Et à cause d’une infime erreur tellement futile, tellement commune, un battement de paupières, sa vie et sa conscience en paieront les frais pour une période indéfinie…

Bien sûr, depuis le début de ce récit, j’ai une personne bien précise dans la tête. Cette personne qui a commis cette infime erreur. J’ai tellement mal pour elle. Je me dis que chaque seconde dans le monde, des gens meurent parce que d’autres les tuent. Ces autres là sont des monstres. De ces monstres qui commettent ces actes irréparables. Ils ôtent la vie volontairement, ils prônent la haine et le pouvoir sale. Ils se salissent chaque jour un peu plus les mains, la conscience et l’âme du sang de personnes comme vous et moi, qui n’aspirent qu’aux petits bonheurs, simples mais tellement bons, de la vie… Et j’ai mal de savoir ces personnes là libres et fières. J’ai mal de savoir qu’une fraction de seconde peut détruire une vie… Ce monde est fou ! Peuplé de fous ! Nous le sommes tous ! Certains le sont simplement plus que d’autres…

Bien à Vous.

Malika