Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 26)

Nous sommes arrivés sur le parking du fast-food d’où nous avions démarrés vers 15h30, le lendemain. T. n’était pas encore là, mais il n’a pas tardé à arriver. J’ai reconnu le moteur de sa voiture. Encore. Il ne savait pas rester parce qu’il devait bosser à 16h30, mais il m’a quand même raccompagnée jusque chez moi. Je n’avais pas envie de déjà descendre de sa voiture. Aussitôt l’avais-je aperçu descendant de sa voiture sur ce parking, aussitôt avais-je oublié ce sentiment étrange engendré par C. Je l’aimais vraiment. La question ne se posait pas.

Le soir même, nous étions attendus chez sa maman. Et le lendemain, mon grand-père maternel, de passage en Belgique (il vit dans le sud de la France), venait manger chez moi. J’ai donc demandé à T. d’être présent à se dîner. Au départ, il n’était pas très emballé. Il n’avait pas envie de s’imposer, m’a-t-il dit. Finalement, à force d’insistance et sous peine de rentrer avec lui (ce qui n’était pas une peine) après la soirée, il a accepté.

La soirée s’est très bien déroulée, jusqu’à il y a peu, je pensais que mon grand-père et sa compagne l’avait apprécié. En effet, la compagne de mon grand-père m’a fait part dernièrement que "le garçon avec qui j’étais lors de leur dernière visite était bien étrange". Un peu avant de redémarrer, j’ai reçu un SMS.

C’était C., encore. Au moment où j’ai reçu ce SMS, j’étais assise sur les genoux de T. qui était donc tout apte à lire ce qu’il était écrit. J’ai donc assez vite paniqué. C’est un de mes plus gros défauts. Le stress. Ce stress qui monte pour des raisons parfois tellement futiles. Ce stress qui monte et qui est toujours très difficile à faire redescendre. Au delà du fait que le stress monte, il se ressent. Je me mets à trembler. Mon cœur se décolle de ma poitrine à force de s’emballer, et quelques gouttes de sueurs perlent généralement sur mon front.

J’ai eu le temps de lire : "Quand est-ce que tu viens voir mon appartement?" et j’ai refermé mon GSM et l’ai remis dans ma poche tout en priant pour que T. ne se doute de rien. Il ne fallait pas rêver. Il m’a regardé en souriant, mais d’un sourire très pincé, et m’a dit : "Ca, c’est un de tes exs!" - "Non". Je n’ai pas réfléchit. Ce "Non" catégorique est sorti de ma bouche avant même que je n’ai eu le temps d’analyser sa remarque. Auto-défense. Auto-descente !

Il s’est raidi, mais n’a rien dit. Sans doute par respect pour ma famille. Mais certainement pas par respect pour moi. Après quelques minutes, je lui ai demandé si ça allait. Il m’a dit que oui. Que ça l’énervait mais qu’il n’avait pas envie d’en parler maintenant. En ce qui me concerne, je n’aime pas trop repousser les discussions importantes. Je me suis donc levée et lui ai demandé de me rejoindre dans ma chambre.

Arrivés en haut, il a d’abord souri à la vue des quelques posters de Jenifer qui restaient encore sur les murs de la pièce. Je me suis assise sur le lit et j’ai pris sa main dans la mienne alors qu’il était appuyé contre ma garde robe. Je lui ai dit que le SMS venait de C. Je lui avais déjà parlé de lui, mais il ne savait pas la vérité. J’en avais eu honte et face à lui, dans cette chambre, je ressentais encore trop la honte.

Je lui ai montré le SMS et lui ai dit que je ne m’y attendais pas et que j’avais eu peur qu’il se questionne sur le contenu, mais que je n’avais pas provoqué ce contact et que je n’attendais rien de lui.

Il m’a demandé, droit dans les yeux, si on avait couchés ensemble. J’ai menti. Encore. Et je n’en étais pas fière, mais il était plus facile de mentir que d’affronter ma honte dans ses yeux. J’ai dit que non. Qu’on avait passé plusieurs nuits ensemble mais qu’il ne s’était rien passé de plus que nos deux corps qui se donnaient de la tendresse. Juste de la tendresse. On n’avait pas dépassé La limite.

Je ne sais pas mentir en temps normal. Je ne sais pas ce qu’il en a pensé ce jour là, mais il s’est contenté de me dire qu’on allait pas en faire tout un plat aujourd’hui, mais que je ne devais pas lui cacher des choses, parce que démarrer une relation en se mentant, c’était foncer droit dans le mur. Je n’étais pas très fière de moi.

Il m’a pris dans ses bras et m’a dit de ne pas me tracasser, mais qu’il fallait que je dise à ce mec d’aller se faire voir. Ok… Si j’en avais eu envie, ça aurait pu le faire, mais j’avais envie de revoir C., peut-être pas tout de suite, peut-être pas avec de l’ambiguïté, mais juste le revoir. Le revoir parce qu’il est quelqu’un que j’appréciais à sa juste valeur. Quelqu’un d’intéressant. Quelqu’un de bien.

Nous sommes redescendus alors que mon grand-père et sa compagne allaient déjà redémarrer vers leur hôtel. Nous sommes partis en même temps qu’eux et sommes restés très silencieux dans la voiture. Il pleuvait. En descendant de sa voiture, sur le parking, devant son appartement, j’allais lui offrir son deuxième cadeau. Le symbolique. J’attendais simplement la pluie.

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika