Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 23)

Nous sommes rentrés chez lui et sommes directement allés nous coucher. On a discuté un peu. De la soirée. De mes amis. De ses amis. De nos regards. De nos baisers. On se regardait. On s’embrassait. On n’osait pas encore se le dire, mais on s’aimait déjà. Je le voyais dans ses yeux. Je le sentais dans mon cœur.

On s’est endormis l’un contre l’autre. Tout habillés. Mais ce n’était qu’un détail. On était bien et c’était parfait. Aux alentours de midi, nous nous sommes réveillés en même temps. Sans doute que l’un à gesticulé et que ça a réveillé l’autre. Et à nouveau, on a discuté, on s’est embrassé, on a joué, on s’est chatouillé, on s’est souri, en s’est regardé. On s’est aimé. Mais toujours en silence.

Il a reçu un SMS de sa maman. Elle lui demandait quand est-ce qu’il comptait passer voir sa douce mère. Il m’a regardé. Il a souri. Je n’imaginais pas encore le fond de sa pensée et bien qu’à première vue, cette pensée m’ait quelque peu effrayée, finalement, ça m’a flattée. Il m’a, en effet, demandé de l’accompagner, le soir même, chez sa maman. En voyant ma tête, il a tout de suite rajouté qu’il comprendrait tout à fait si je trouvais ça trop précipité, mais je me suis ressaisie et je lui ai dit que l’idée me plaisait bien, mais que je serais sans doute un peu timide.

Il a souri. Encore. Il souriait beaucoup et je trouvais ça à croquer. Il a téléphoné à sa maman pour lui proposer le soir même et lui évoquer l’éventualité de ma présence. Elle était ravie m’a-t-il dit. Ravie d’apprendre que sa progéniture avait rencontré quelqu’une et ravie également à l’idée de rencontrer la quelqu’une en question, moi.

Je suis rentrée chez moi pour la journée, histoire de me laver et de me changer (quand même...). J’ai été me balader un peu avec mon chien, quelques heures rien qu’elle et moi. Elle les méritait bien, j’allais partir et l’abandonner lâchement pour les dix jours qui allaient suivre. Le lendemain, c’était le grand jour. On allait partir, G. et moi. Partir pour dix jours de relâchement. Dix longs jours de recul sur tous ces évènements. Je savais déjà qu’en dépit qu’il allait sans doute me manquer atrocement, ces vacances allaient me faire un bien fou.

Je la trouvais magnifique, ma chienne. Kiara. Ma "Bibouche" comme j’aimais la surnommer. On s’est promené toutes les deux pendant trois heures, et puis nous sommes rentrées. Elle a bu et mangé pour aller ensuite se coucher sur sa couverture et ne plus en bouger avant un moment. Quant à moi, je suis allée me rafraîchir un peu et finir de me préparer pour cette rencontre que j’appréhendais quelque peu.

Il est venu me chercher. J’ai encore reconnu le bruit de son moteur. Arrivés chez sa maman, il avait l’air tout autant stressé que moi. Comme si cette rencontre allait être décisive pour notre relation. Et j’avoue que mon stress surplombé de cette idée là, j’étais quelque peu désarçonnée. Mais courage, tout allait très bien se passer.

Elle s’appelle D. C’est une femme fragile, mais tellement vivante et rayonnante. Sa maman, je ne l’oublierai jamais. Elle m’a touché par ses histoires, par sa force, par son courage, par sa sympathie et son humour à toutes épreuves. Elle m’a accueillie comme si j’étais toujours venue. "Fais comme chez toi ! Mets-toi à l’aise ! Je suis si contente de te rencontrer!" ne cessait-elle de me répéter. Elle nous avait fait du poisson pour le souper. Je n’aime pas le poisson, mais là, ce poisson, je l’ai adoré. Pas le goût, parce que c’est irrévocable, je n’aime pas le poisson. Mais j’ai aimé ce repas, alors j’ai fermé les yeux sur le goût et j’ai fait comme si j’adorais ça. J’en ai même repris. Pour faire "comme si" jusqu’au bout.

Pendant ce repas, elle m’a beaucoup parlé de T., de son enfance, de son adolescence, des bêtises qu’il a fait, des frayeurs qu’il lui a faites. Elle m’a raconté à quel point elle était fière de lui et même si elle ne me l’avait pas dit, on n’aurait pas pu le nier. Ça se voyait dans ses yeux. C’était tellement beau cette petite lumière dès qu’elle le regardait ou qu’elle énonçait son prénom.

La soirée s’est merveilleusement bien déroulée. Avec D., il y avait R., la petite sœur de T. C’était une gamine capricieuse, mais intelligente et irrésistible. Elle avait onze ans et allait rentrer en première rénovée (ce qui équivaut à la sixième en France). Nous avons terminés en parlant musique. Ils étaient très éclectiques. Moi aussi. J’adore parler musique, j’adore parler, écouter, partager autour de la musique. C’est tellement d’émotions qui nous prennent dans les tripes, la musique. Je suis une grande mélomane, je crois l’avoir déjà dit.

Avant de rentrer chez lui, nous sommes repassés chez moi pour récupérer Kiara, elle allait passer la nuit à l’appartement, avec nous. Quand il a ouvert la porte de l’appartement, il a regardé Kiara et lui a dit : "Bienvenue dans ta deuxième maison!" Ça m’a fait brûler le cœur. Brûler d’envie, d’amour, de désir et de passion. Brûler d’avenir. Mes pensées me faisaient peur, mais je les aimais.

Nous sommes directement allés nous coucher. Ce soir là fût exceptionnel. On était serrés l’un contre l’autre, pudiques mais brûlants d’envie. On s’embrassait. On laissait nos mains exprimer notre désir, mais sans que l’un de nous ne fasse le "pas de trop". Celui face auquel on perdrait sans aucun doute tout contrôle de la situation. On se cherchait mais on en restait là. Quelques baisers fugaces. Il m’embrassait le cou. Délicatement, tendrement. J’en frissonnais. Et puis il a relevé la tête et dans un soupir profond, il a laissé sortir de ses entrailles ce qu’on avait peur de se dire. "Je t’aime!" Ses yeux l’ont dit en même temps que ses lèvres.

Un peu plus tôt dans la soirée, chez sa maman, nous étions tous les deux sur la terrasse, on parlait pendant que je fumais une cigarette. On s’échangeait pudiquement nos points de vue sur la vitesse de notre relation. Je lui ai demandé ce qu’il en pensait lorsqu’il m’a pris le visage entre ses deux mains et m’a fixé droit dans les yeux en me demandant de le regarder. Je ne comprenais pas vraiment et il m’a dit : "Quatre-vingts pour cents des choses qu’on pense se disent avec les yeux."

Au moment précis où ces trois petits mots : "Je t’aime!" sont sortis de sa bouche, se sont écrits dans ses yeux, j’ai compris ce qu’il avait voulu me dire. Je lui ai dit que moi aussi, je l’aimais. C’était vrai. Je lui ai dis que je n’avais pas peur, que j’avais envie de prendre le risque (cfr son premier message Netlog : "Salut :-) J’ai lu ton intro, j’aime beaucoup, alors je ne pose aucune question mais te demande juste si faire connaissance t’intéresse, tu prends un risque ou pas ? Je me connais, je sais comme je suis. *********@******.*** A bientôt peut-être. T.") et que j’avais envie de me lancer dans cette histoire avec lui. Nous nous sommes enlacés, serrés de toutes nos forces. Le lendemain, je partais, mais ce soir là, il n’y avait plus que lui et moi qui comptions. Nous nous sommes rapidement endormis, bercés par ce silence d’après aveux, blottis l’un contre l’autre. Le plus simplement du monde.

("à suivre...")

Bien à Vous.

Malika