Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 22)

Mes amis étaient heureux pour moi. Heureux de me voir sourire et de voir ces petites étoiles dans mes yeux. Heureux de voir que je me donnais l’opportunité d’avancer.

Durant le trajet de bus, nous avons discuté de J., ils m’ont dit qu’ils trouvaient sa réaction un peu abusive. J’étais d’accord, tout à fait d’accord ! Je ne comprenais pas comment il avait osé se permettre cette scène, mais qu’importe, l’heure n’était pas à J. mais bien à cette soirée qui nous attendait et à T.

Arrivés chez P., nous avons mangé et nous sommes préparés. Les autres devaient venir nous chercher vers 22h30.

Lorsqu’ils sont arrivés, nous nous sommes mis en route tout de suite. Dans la voiture, j’ai reçu un SMS de T., il serait là ce soir ! Il avait réussi à amadouer ses amis, et il serait là ! Génial ! J’étais tellement heureuse de cette bonne nouvelle !

Avant d’arriver sur le parking des terrains de tennis de Bois-de-Villers - lieu où ce tenait cette fameuse soirée - nous nous sommes arrêtés dans un Night & Day pour acheter une bouteille de vodka rouge et quelques cannettes de Red Bull… histoire de se mettre dans l’ambiance avant la soirée.

Je n’avais plus bu grand chose depuis la soirée "Whisky-Coca", mais ce soir, c’était grand soir et j’avais vraiment envie de m’éclater avec mes amis et mon nouvel "amoureux" avant de partir en Espagne. Et donc, arrivés sur le parking, P. et moi avons servis la vodka et le Red Bull dans les 5 gobelets en plastiques pris dans les distributeurs du nightshop et nous avons tous trinqué en attendant T. et ses amis.

Je les ai reconnus à ses chaussures. Ça me fait rire quand j’y repense. Il portait des baskets rouges, une série spéciale Ayrton Senna de je ne sais plus quelle marque. Il était fan d’Ayrton Senna. Un grand pilote me disait-il. En fait, je ne connaissais Ayrton Senna que de noms jusque là.

Je me suis dirigée vers lui. Un peu timide. Un peu pompette. Déjà. J’avais seulement bu deux gobelets, mais bien remplis (et plus de vodka que de Red Bull) les verres. Et vite bus aussi. Bref, il m’a pris dans ses bras et il m’a embrassé d’un de ses baisers tendres qui vous glacent de la tête aux pieds, qui vous parcourent de frissons à travers tous le corps, d’un bout à l’autre. En une fraction de seconde, vous sentez votre corps frémir, brûler, geler, tomber, se relever… c’était un de ces baisers là.

J’étais troublée. Mon cœur s’envolait comme un petit papillon à l’intérieur de ma cage thoracique. Et c’était tellement agréable. Il m’a présentée à ses amis. Il y avait Jo, son Meilleur Ami. Le vrai de vrai, disait-il. Accompagnant Jo, il y avait M. Ils étaient encore ensemble à une dizaine de jours avant la soirée. Mais plus maintenant. "Elle ne savait plus où elle en était." lui disait-elle. En réalité, elle avait plutôt l’air amusée de le voir se languir à ses pieds. Mais bref, passons. Et finalement, il y avait Jé, le gros nounours sympatouche de la bande.

J’avais une cigarette à la main. Je m’en souviens parce que les trois en même temps ont dit : "Aaaah ! La nouvelle copine de T., c’est une fumeuse ! La loose!" Je me suis sentie super bien accueillie… À peine ironique… Mais T. à rigoler et m’a dit de ne pas faire attention, qu’ils rigolaient. Ensuite, Jo a dit à T. : "Eh ben, mon vieux ! neuf sur dix sur ce coup là ! Et si je dis neuf, c’est à cause de la cigarette!" Très drôle…

Une fois qu’on a eu passé les barrières de sécurités, on s’est tous regroupés pour avancer dans la même direction. Je me sentais bien près de lui. On était au bar pour commander un verre. Les autres parlaient. Nous, on se regardait. On se souriait. Je n’entendais même plus la musique. Je me noyais dans les vagues de son regard et c’était délicieux.

C’est drôle, mais quand j’écris ce genre de choses, je m’en veux presque de les écrire. De les penser. Mais je les aie ressenties de cette façon là à ces instants là. C’est ça que je veux exprimer. Mes anciennes émotions, les belles émotions de ma vie. Ne nous le cachons pas. Chaque relation vécue nous a apporté quelque chose. Tout au long de chacune de ces relations, il y a eu des moments où on vivait des émotions très particulières et on ne les oublie pas.

Dans le courant de la soirée, je suis restée un moment près de P. et les autres alors que T. et sa bande de joyeux lurons étaient plus loin. Mais on se regardait. C’est bizarre. Mais c’est vrai. J’ai presque envie de dire qu’on ne se lâchait pas du regard. Sauf quelques fois. Quand quelqu’un nous parlait. On répondait brièvement, puis on raccrochait nos regards. Le plus fou, c’est qu’ils se trouvaient tous seuls. Entre des milliers de personnes, au milieu de cette foule, dans une soirée en plein air, à minuit, nos yeux se trouvaient le plus naturellement du monde. Comme s’ils s’entendaient. Étrange sensation.

Nous nous sommes regroupés un peu. Et puis P. et les autres se sont éloignés. J’étais dans ses bras, la tête appuyée contre son épaule, le verre dans une main et l’autre bras derrière son dos. Serrée contre lui, je laissais mon corps aller à la musique et suivre son rythme. Je me sentais en totale osmose avec lui. Sur un tapis volant. À cinquante kilomètres du sol, loin de tous ces gens. Juste lui et moi. Le reste n’existait plus le temps d’un instant, mais c’était assez agréable.

Vers 2h00 du matin, T. et ses amis devaient partir. M. devait impérativement être rentrée pour 3h00 chez elle et ils devaient d’abord déposer T. chez lui. Il m’a demandé de repartir avec. Il m’a regardé droit dans les yeux et il m’a demandé de passer cette nuit avec lui. J’étais troublée. À l’instant même où la question m’a résonné aux oreilles, j’ai pensé à P., je me suis dit qu’elle m’en voudrait sans doute si je ne rentrai pas chez elle comme on l’avait prévu. Mais l’autre pensée est devenue tellement présente que plus rien n’avait d’importance. Moi aussi j’avais envie d’être avec lui.

Je suis allée voir P. et je lui ai demandé si ça l’ennuyait si je repartais avec lui. Elle m’a dit que non, qu’elle comprenait tout à fait et qu’elle était heureuse pour moi. J’étais soulagée. J’ai serré mon amie dans mes bras et je lui ai dit que je tombais amoureuse, déjà. Je l’étais depuis le parapluie en fait, qu’on y croie ou pas, c’est à cet instant précis que je suis tombée follement amoureuse de T.

J’ai dit au revoir à tous mes amis que je délaissais lâchement en cours de soirée, mais je savais qu’ils comprendraient. Ils savaient à quel point j’avais été mal. Ils ont bien vu mon bonheur. Ils ont bien vu mon retour de sous terre. Nous sommes partis de là-bas à 2h15 du matin, joyeux et éméchés, tous, mais heureux, presque tous.

(à suivre...)

Bien à Vous.

Malika