Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 13)

Plus la fin de mon service approchait, plus je me sentais anxieuse. Le sexe pour le sexe, c’était très loin d’être mon truc. Je n’aimais pas du tout ce torrent dans lequel j’étais en train de m’entraîner toute seule mais j’étais prête à tout pour passer cette soirée en sa compagnie. Peut-être allait-il être plus tendre qu’il ne le laissait penser.

19h55, le dernier client est sorti du café. J’ai débarrassé les verres restés sur les tables, nettoyé toutes les surfaces du comptoir, rangé la réserve, trié les vidanges, lavé les cendriers, changé les essuies, lavettes et éponges et mis les chaises sur les tables. Il ne me restait plus que les comptes à faire ensuite je pouvais partir.

20h20, j’ai fermé la porte de l’établissement derrière moi et je me suis dirigée vers l’arrêt de bus. Le prochain passait 25 minutes plus tard, à moins que le précédent n’ait démarré en retard et ne soit pas encore passé. Je me suis allumée une cigarette et me suis assise dans la cabine d’arrêt de bus.

Afin de le prévenir de mon arrivée, j’ai contacté C. J’espérais une réponse "douce". Une réponse qui me rassurerait sur la suite des événements. À la place, il m’a répondu : "Sonne quand t’arrives, je t’ouvrirai et je t’attends en-haut."

Il semblait rester sur sa position, tant pis, je ne voulais pas changer d’avis, je voulais le voir et me blottir contre lui. 5 minutes après son SMS, j’en ai reçu un deuxième : "Tu comptes faire quoi pour m’apporter ce que je désire?..."

Qu’est-on censé répondre à ce genre de SMS! ? Je ne savais pas ce que je comptais lui faire, je n’avais pas envie de "compter" faire quelque chose. J’avais juste envie de laisser les choses se faire. J’avais juste envie de jouer la carte du feeling. J’avais juste envie de ne pas être son jouet. Et pourtant, il fallait bien que je réponde quelque chose…

Chose que j’ai faite : "Que voudrais-tu que je fasse pour t’apporter ce que tu désires?" En relisant les SMS, je ne me reconnaissais pas. J’étais d’ordinaire une jeune fille équilibrée qui savait ce qu’elle voulait et ne dépassait jamais ses limites mais là, je ne me reconnaissais plus.

Le pire, c’est que si un jour un de mes proches m’avait confié vivre une histoire similaire et avoir les mêmes réactions, je l’aurais très certainement jugé et catégorisé. C’est tellement facile de poser un jugement. C’est tellement facile d’analyser la vie des autres. Mais avant de valider nos idées, on devrait prendre le temps de se mettre à la place des gens. Prenons-en de la graine…

Il m’a répondu que ça ne dépendait que de moi, qu’en ce qui le concernait, il n’avait pas de limites et était ouvert à tout.

Pourquoi ne suis-je pas partie en courant ? Parce que j’étais naïve, fragile et amoureuse. Enfin, je croyais l’être. Alors j’y suis allée, sans réfléchir, sans hésiter, en ne laissant plus les pensées raisonnables prendre le dessus sur mon envie de le voir.

Arrivée devant la porte du bâtiment, j’ai hésité pour la dernière fois : appuyer sur le bouton de sa sonnette ou prendre la fuite et ne plus jamais lui donner de nouvelles quitte à le regretter ? Trop tard… Mon doigt enfonçait déjà le petit bouton dans son boîtier. Il n’a pas tardé à ouvrir.

J’ai grimpé les escaliers un à un. Je me sentais pressée, atrocement pressée de le voir mais relativement stressée quant au déroulement de notre soirée. Mais trop tard, je ne pouvais résolument plus faire marche arrière.

Plus que quelques secondes. J’ai laissé mon poing retomber contre la porte de son kot à deux reprises. Une fraction de seconde et j’entendais déjà sa voix de l’autre côté de la porte me dire que c’était ouvert.

C’était ouvert… Donc je devais rentrer et… m’attendre à tout ! J’ai respiré un grand coup, j’y étais, je n’avais plus le choix et j’ai ouvert la porte.

Il était simplement couché sur son lit, le regard vers sa télévision. Il me semblait qu’il était totalement nu mais je n’en étais pas sûre parce qu’il était couvert par son drap des hanches au haut des cuisses. Il était tellement beau ! Tellement sexy que j’en avais presque oublié son désir exclusivement sexuel.

Il me faisait fondre. Le problème avec C., c’est que dès la première fois où je l’ai vu, j’ai fondu sur place. Je l’ai idéalisé. Bien que j’étais encore avec J. à cette époque, j’avais littéralement craqué sous son charme, son sourire, son regard, sa présence, le son de sa voix, tout en lui me faisait fondre. Il était mon "Brad Pitt" si je puis dire.

Et donc ce soir-là, bien que consciente de la situation embarrassante et dégradante dans laquelle je me trouvais, encore une fois, je me suis sentie fondre devant lui. Je ne pouvais pas lui résister. Et donc s’est passé ce qu’il devait se passer.

Je me suis allongée à côté de lui. Mon cœur battait à tout rompre, de plus en plus vite. Je le regardais alors qu’il avait encore les yeux rivés sur son écran de télévision. Il était beau, peut-être un peu petit, mais tellement beau ! Tellement parfait !

Ca faisait déjà presque cinq minutes que j’étais là lorsqu’il a enfin tourné le regard vers moi. Il m’a souri et s’est rapproché. Quel sourire du feu de Dieu ! Quel charmeur ! Quel homme !

Il m’a demandé si j’allais bien, l’air tracassé. Avait-il ressenti mon anxiété concernant l’idée du sexe pour le sexe ? Je ne savais pas et je ne voulais pas essayer de savoir. Je lui ai dit que j’allais très bien et encore mieux depuis qu’il avait tourné son regard vers moi. Ca a eu l’air de le perturber. Aurait-il pu apercevoir un soupçon de sentiment à travers ma déclaration ?

Je n’ai pas relevé mais il fallait que je fasse attention, je ne me sentais pas encore prête à lui avouer ce que je ressentais en le voyant, en le lisant, en l’imaginant, en l’espérant… Je lui ai simplement souri pour le rassuré et je me suis postée à califourchon au-dessus de lui.

Nos bouches se sont vite trouvées. Comme aimantées, désireuse l’une de l’autre, les baisers rythmaient les battements de nos cœurs. Il a laissé ses mains s’égarer sur ma peau, je sentais de longs et délicieux frissons me parcourir l’échine à mesure que ses mains me frôlaient.

En deux minutes, tous mes doutes, toutes mes hésitations, toute cette sensation de dégradation et de non-respect s’étaient envolés. Il m’exorcisait. Il me transportait dans un univers parallèle. Je l’aimais. À cet instant précis, parcourue par les frissons qu’il me provoquait, je mourrai d’envie de lui dire : "Je t’aime" mais je n’osais pas, comment allait-il le prendre ? J’ai préféré mordre sur ma chique et ravaler mes paroles. Il valait mieux ça que de prendre le risque de le frustrer et de le perdre totalement.

Et donc je n’ai rien dit. Je me suis laissé aller à ses envies. Être à ses côtés, c’était déjà super. C’était déjà une chance… C’est exactement comme ça que je le ressentais à l’époque. J’avais une chance inouïe d’être dans le lit de ce Dieu vivant !

Je me souviens que pendant que nos corps se cherchaient, se repoussaient, s’attiraient et jouaient l’un de l’autre, je ne pensais plus à rien d’autre qu’à lui et à l’instant présent, je continuais à fondre. Il me tuait de perfection. Je le revois prendre appui sur ses bras, se relever d’un seul coup sur le lit et me regarder. Je ne savais pas trop comment je devais prendre son soudain recul, alors j’ai simplement accroché ses yeux avec les miens, sans rien dire, juste en souriant.

Il m’a souri en retour et m’a dit : "Tu es magnifique, on ne te l’a peut-être jamais dit, mais je t’assure que tu es superbe ! Quel corps ! Quelle femme!" Quelle phrase… À ce niveau-là, je ne peux plus dire qu’il me faisait fondre. C’est bien trop léger pour définir la réalité telle que je l’ai vécue, telle que je l’ai ressentie. Je dirais plutôt qu’il m’évaporait.

Il s’est aussitôt rapproché de moi et m’a embrassée les seins, m’a embrasé le corps. Je ne contrôlais rien. Je ne voulais pas contrôler. Finalement, son envie de sexe pure et simple me plaisait. C’était étrange, je me reconnaissais de moins en moins à travers cette image de femme à part entière qui s’assume et ose jouer de son corps. Ce n’était pas moi. Ou peut-être que ce n’était pas celle que j’étais avant. Après tout, j’avais évolué, j’avais grandi, j’avais le droit d’apprécier les petites choses de la vie pour ce qu’elles sont.

Nos deux corps se sont unis. Sans doute que dans se tête, "il s’envoyait en l’air", purement et simplement. Mais dans la mienne, "nos corps s’unissaient", ça ne change pas grand chose à première vue, mais la différence était bien là.

Ensuite, je me suis lovée contre lui, j’avais peur, atrocement peur qu’il me repousse sous prétexte qu’il ne voulait pas de ma tendresse. Mais il n’en a rien fait et m’a laissé m’endormir contre lui.

(à suivre...)

Bien à vous.

Malika