Malika Intimity...

Ceux que j'ai aimés... (Chapitre 11)

C’était trop tard, la machine était lancée et d’aucune façon je n’aurais su faire marche arrière… Mes pensées devenaient floues et confuses… Je sais que je me répète mais c’est aussi ce que je me répétais dans la tête ce jour-là : SALOPERIE D’ALCOOL !

Il m’a répondu très rapidement. Il me disait qu’il était à un barbecue mais qu’il ne comptait plus traîner des heures et que, si j’en avais envie, il voulait bien passer me chercher en rentrant chez lui.

J’en mourrais d’envie ! Mais j’avais déjà bien bu et je me servais le troisième verre. Était-ce vraiment raisonnable de le rejoindre après avoir bu autant ? Est-on vraiment raisonnable après avoir bu autant ? Je n’avais pas de réponse pour la première question mais j’en avais une plus que réelle pour la deuxième question, j’ai donc répondu : "Tu ferais ça pour moi?"

"Je ferais ça pour nous..."

CA, c’était exactement la réponse qu’il me fallait pour que je ne cherche plus à contrôler quoi que ce soit de cette situation. Il ferait ça pour nous… Putain, ça y était, je le savais, je le sentais, je l’aimais ! Fallait-il que je lui dise ? Fallait-il que j’évite de le voir ? Fallait-il que j’évite définitivement de le voir ? Fallait-il que… j’arrête de penser ? J’arrête de me poser des questions ?

Je ne voulais plus m’en poser… Quatrième verre… Troisième SMS : "Alors je t’attends. Tu me manques. J’ai mal au crâne :-/"

Et presque immédiatement, j’ai reçu : "Ne bois plus alors… Je te SMS quand je démarre ;-)"

Le Whisky, ça abîme les pensées, ça abîme le visage, ça abîme la voix, ça abîme l’allure, ça abîme tout ! Saloperie ! J’étais toute abîmée, bien abîmée même, et il allait venir me chercher ! J’aurais très bien pu annuler mais quand on a l’impression d’être amoureuse, qu’on a bu quatre grand verres… Cinquième verre… Je rectifie; cinq grands verres de Whisky-Coca alors qu’on n’en boit jamais et qu’on n’aime absolument pas ça, on se fiche pas mal d’être abîmée par ce même Whisky-Coca et on n’annule pas !

Finalement, alors que j’arrivais à la fin de ce cinquième verre, j’ai enfin reçu ce SMS dans lequel il me disait qu’il allait démarrer et qu’il serait devant chez moi d’ici une petite vingtaine de minutes.

Vingt minutes ! Vingt longues et interminables minutes ! Ce cinquième verre devait être celui de trop. Je ne contrôlais plus mes pensées, c’est à peine si je savais encore ce que je pensais mais je voulais le rejoindre rapidement. Je suis sortie de chez moi et j’ai commencé à marcher en direction de la ville. Sur le chemin, je lui ai quand même envoyé un SMS pour le prévenir que j’avançais déjà vers chez lui.

Après… après, je ne sais plus… sauf que j’ai vu sa voiture, puis je l’ai vu lui. Je me revois monter dans la voiture et puis… TROU NOIR…

Je ne me souviens plus de rien de la fin de soirée. Je me suis réveillée le lendemain matin avec une fanfare dans la tête. J’étais nue, dans ses bras, dans son lit, contre lui… J’étais bien ! Mais mal à l’aise quand même… Que c’était-il passé entre le moment où je suis montée dans sa voiture et le moment où je me suis réveillée, nue, dans son lit ?

Je suis restée presque une heure couchée dans le lit, sans bouger, serrée contre lui qui dormait encore. Jusqu’au moment où il a ouvert les yeux. Je me sentais bien mais je ne savais pas trop où me mettre. Je me suis excusée platement et incessamment pour mon comportement sans aucun doute pitoyable de la veille. Il m’a dit que ce n’était pas grave, qu’il comprenait et que je n’avais pas à me tracasser.

Je ne saurais jamais vraiment ce qu’il s’est passé cette nuit là. Ce que j’ai pu lui dire ou ne pas dire… Ce qu’on a pu faire ou ne pas faire. Mais je ne pense pas qu’il se soit passé quelque chose de mauvais, je le ressentais très respectueux vis-à-vis de moi depuis le début de notre "relation".

Quand je lui ai demandé de me rafraîchir la mémoire, il m’a dit que ça ne servait à rien mais qu’il ne s’était rien passé de particulier. Je lui aurait un peu parlé mais il n’a pas voulu me dire à quel sujet.

Aurais-je osé parler de maman ? Aurais-je osé parler de mon enfance ? De ces secrets qui ne sont qu’à moi, qui me rongent au quotidien ? Aurais-je osé parler de sentiments ? Trou noir… Et là, comme après chacune des cuites que j’ai eues dans ma vie, j’ai juré que jamais plus au grand jamais plus je ne boirai un verre d’alcool… (Jusqu’à la prochaine soirée… ^^)

Je suis rentrée chez moi dans le courant de l’après-midi pour me remettre immédiatement dans mon lit et cuver en paix.

(à suivre...)

Bien à vous.

Malika